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LES TROIS INTERNATIONALES









     L'étude des trois Internationales met en évidence d'une manière nette et précise la vie historique de la classe, du parti. Elle nous montre que :



     1°- Le prolétariat, comme toute classe, manifeste son existence de deux façons : d'une façon immédiate en tant qu'objet, d'une façon réflexive en tant que sujet. Il est objet lorsqu'il n'est que l'ensemble des hommes séparés des moyens de production, contraints pour vivre, c'est-à-dire pour obtenir les éléments nécessaires à l'entretien de leur vie, à vendre leur force de travail (salariat). Il est sujet lorsqu'au sein de cette masse s'organise un mouvement, le parti (produit lui-même de l'organisation de la classe) qui prend conscience de la mission de la classe, de son rôle historique ; qui manifeste ainsi son être véritable : représentant la dissolution où il n'y aura plus de classes (où donc il n'existera plus) : le communisme.


     Le prolétariat ne peut avoir une action historique réelle que si ces deux modes d'existence ne sont pas séparés, c'est-à-dire si les luttes économiques et celles politiques qui correspondent à ces deux modalités sont indissolublement liées.



     2°- L'Association Internationale des Travailleurs réalisa spontanément l'unité de la classe ouvrière. Elle en regroupa toutes les organisations. Le parti y était représenté uniquement par le Conseil Général de Londres.


     Pour la II° et la III° Internationale cela ne s'est pas reproduit. Elles regroupèrent uniquement les partis socialistes ou communistes et, en cela, le phénomène parti était plus puissant. Une grande portion de la classe demeurait en dehors d'elles.


     Afin d'unifier la classe la II° Internationale recourut aux élections. Le suffrage universel étant considéré comme un moyen pour le prolétariat de s'organiser en parti politique distinct.


     La III° Internationale eut recours aux alliances avec les autres partis.



     3°- Nécessité d'une lutte efficace, sur le plan économique. Ceci fut proclamé par l'A.I.T. « Si la classe ouvrière lâchait pied dans son conflit quotidien avec le capital, elle se priverait certainement elle-même de la possibilité d'entreprendre tel ou tel mouvement de plus grande envergure ». La II° Internationale, à sa naissance, eut la même préoccupation. Elle inscrivit à l'ordre du jour de son 1° congrès la lutte pour la journée de 8 heures et le chômage, à l'échelle mondiale, d'une journée afin d'unifier la lutte des travailleurs : le 1° mai. Très vite s'effectua une division du travail qui aboutit à l'abandon de la lutte revendicative au syndicat, ce qui prépara la défaite de 1914.


     La III° Internationale eut un souci analogue ; seulement elle ne put surmonter sur le plan syndical, l'état de division extrême du mouvement prolétarien. En fondant l'Internationale Syndicale Rouge, elle consacra la division du mouvement ouvrier.



     4°- En période de montée révolutionnaire, il y a une tendance irrésistible à l'unification de la classe ouvrière tandis qu'en période de recul se produit une fragmentation. Les anarchistes en sont les théoriciens. Ils triomphent lorsque l'Internationale a fait faillite, une fois sa mission historique accomplie (ils sont la rançon de la défaite) : ainsi les Jurassiens et les bakouninistes partisans du fédéralisme avec la I° Internationale ; les anarchosyndicalistes avec la II° ; les communistes de conseil (et même les trotskystes) avec la III°.



     5°- Chacune des trois Internationales a résolu la question que lui posa l'histoire bien qu'elle sombrât à cause  d'elle. La I° a répondu à celle de savoir si la révolution serait autoritaire ou libertaire, si l'on devait avoir un centralisme ou un fédéralisme. La Commune fut cette vivante réponse dont Marx sut dévoiler l'être.


    La II° Internationale dut se prononcer sur la nature du développement du capitalisme : évolutionniste-pacifiste ou catastrophique. À la réponse opportuniste, possibiliste ou révisionniste, Lénine et R. Luxembourg opposèrent celle révolutionnaire : le capitalisme a une évolution catastrophique et la crise reviendra ramenant la révolution.


     La III° Internationale hérita de cela : les masses sont mises en mouvement par la crise. Il restait une question : comment, en l'absence de cette dernière, peut-on garder contact avec les masses ? Il faut répondu que l'on pouvait résoudre cela en adoptant une tactique adéquate variant en fonction des données de la situation. La révolution devenait une question de tactique, de même qu'elle fut présentée comme une question de forme d'organisation au moment de la II° Internationale. Une telle position ne pouvait conduire qu'à l'immédiatisme qui troque toujours le programme contre une explication rapide de n'importe quel phénomène, afin de conserver une hypothétique efficience.


     La Gauche Communiste Italienne condamna cette démarche et proclama que la tactique était invariante et, en fonction de situations données, indiqua quel devait être le comportement du parti.


      Ceci est un acquis fondamental pour le prochain parti communiste à l'échelle mondiale qui fonctionnera selon le principe du centralisme organique et qui devra, en plus, avoir un lien organique avec les organisations ouvrières tendant par là à favoriser l'organisation de classe (schéma du centralisme marxiste) dont la fragmentation a été portée à un point culminant ces dernières années.



     6°- Le parti historique-intégral est apparu une fois pour toutes en 1848, l'organisation formelle-différentielle n'apparaît que lors de conditions favorables. Le développement du capitalisme tend inéluctablement à recréer les bases de sa formation.


     Ainsi s'affirme de manière souveraine que le programme est impersonnel, qu'il est valable pour tout l'arc historique qui va de la naissance à la disparition de la classe, jusqu'à la société communiste.


     7°- On ne fait pas de révolution. Il est des moments de l'histoire où les contradictions atteignent un tel degré d'antagonisme, de friction que les masses se mettent en mouvement. Les révolutionnaires dirigent les masses pour faire triompher le programme. De même on ne reconstruit pas le parti. Au sein de la classe s'effectue un intense métabolisme qui engendre les hommes qui doivent défendre le programme. Les militants affirment ce dernier, le défendent contre toutes les déformations. Ainsi se produit une jonction entre les révoltes individuelles ou de groupes entiers et la solution historique programmatique : le parti formel est recréé.





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     Ceci est un résumé d'un exposé fait lors de la réunion de décembre 1962 à Marseille. La rédaction est parfois imprécise. Ainsi il pourrait sembler que l'on ait pu considérer communistes de conseil et trotskystes comme des anarchistes. Ce qui ne fut pas le cas. En revanche, on a voulu signaler que certaines déterminations propres aux anarchistes se retrouvaient chez ces divers militants, en particulier le volontarisme très important chez les trotskystes. (Note de mars 1990)





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