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COMMUNAUTÉ ET DEVENIR

 

 

La revue INVARIANCE expose la représentation que nous nous faisons du devenir de l'espèce caractérisé par la séparation de la nature, de la communauté totale, globale, intégrante, puis par la fragmentation de sa propre communauté existant sous forme variée en différents lieux de la planète, ce qui fonde la dynamique de la valeur, de l’État, etc, en même temps que cela pose le désir de reformer la communauté. L’invariance s'exprimant parfaitement au travers de la quête constante de cette dernière.
 

Notre invariance personnelle réside dans la permanence de la préoccupation de présenter au mieux cette quête et de la poursuivre. Dans un premier temps il fut nécessaire de montrer le rôle central de la communauté chez Marx, par exemple, afin d'aller au-delà de la théorie classiste - moment particulier - et fonder effectivement la représentation esquissée ci-dessus. Ceci ne put s’actualiser que parce qu'au cours des trente dernières années nous avons abandonné la dynamique de vie liée à la perspective révolutionnaire de Marx pour emprunter celle de quitter ce monde.

 

Afin que tout lecteur s'intéressant à cette dernière puisse le mieux possible comprendre le devenir - celui de l'espèce et celui d'un groupe limité d`hommes et de femmes producteurs de la revue - nous présentons les divers moments essentiels de cette dernière.

 

Dans un premier temps nous reportons le texte que nous avons publié en mars 1983 lors de la cessation momentanée de la parution d'Invariance.

 

INVARIANCE cesse de paraître (la cessation est effective depuis près de trois ans, mais la décision de l'abandon de la parution date seulement de l'an dernier) parce que son oeuvre est accomplie: production d'une vision-perspective dont les éléments constitutifs seront exposés dans une autre revue;  réalisation du devenir communautaire. La situation (du moins telle qu'elle est envisagée par l’un de ses rédacteurs) au moment de cette déclaration de fin de parution ­sera exposée dans un article à paraître dans la revue EMERGENZA (F. Pizzi, l via C.Battisti 25030 Coccaglio (Brescia) Italie) : "Situation au sein d'un procès". La présentation de cette revue est parue dans Invariance, série III, n°9, 1980.

 

À ses débuts (à partir de 1968) Invariance a été produite par des éléments provenant de la Gauche communiste d'Italie courant lié à A. Bordiga (Parti communiste international). Elle se rattache donc à un filon bien déterminé du mouvement prolétarien qu'elle ne renie pas, mais qu'elle situe dans l'arc historique que l'humanité a traversé depuis l'origine du phénomène capital jusqu'à nos jours. Le mouvement prolétarien fut la dernière opposition-révolte importante contre la domestication qui s'est finalement opérée avec l’instauration de la communauté capital.

 

Cette dernière proposition implique la nécessité à laquelle nous nous soumîmes, d'étudier les autres mouvements qui le précé­dèrent, ce qui nous conduisit à l'étude des différentes hérésies. Ceci était nécesaire pour retrouver les possibles qui s'étaient manifestés à différents moments de l'arc historique en question, afin de mettre en pièces le caractère despotique qu'on confie à l'histoire.

 

Le lecteur pourra se rendre compte que l'invariance déclarée-proclamée au début, celle de la théorie du prolétariat, est déjà incluse dans une autre bien plus vaste: la recherche d'une communauté humaine qui a pour complèment la mise en évidence de la destruction des vieilles communautés et la domestication des hommes et des femmes ainsi que la lutte contre celle-ci, une des con­ditions historiques pour que la tentative de fonder une communauté humaine puisse se réaliser.

 

Pour situer invariance, il convient tout d'abord de reporter les points de repère qui furent publiés dans le n° 5-6, série III, page 4 de la couverture, et d'indiquer le sommaire des différents numéros.

 

SERIE I . - Défense et approfondissement de la théorie prolétariat - donc également de la théorie de la valeur - dont le marxisme est l’élément fondamental. Affirmation: l’être humain  est la véritable Gemeinwesen de l’Homme (le parti est conçu comme son anticipation). Révolution anonyme. Nécessité de mettre en lumière tous les courants qui ont contribué au phénomène révolutionnaire, d'où l’étude des gauches allemande, hollandaise, italienne, etc. La révolution doit se faire à un titre humain. Mai-Juin l968 . fin de la contre-révolution, émergence de la révolution tendant à réaliser la vraie Gemeinwesen de l'Homme.

 

N°l : Origine et fonction de la forme parti. J. Camatte, 1961.

 

N°2 : Le VI° chapitre inédit du capital et l'oeuvre économique de Marx. J. Camatte, 1964-66.

 

N°3 : Fondements et invariance de la théorie du prolétariat.

  L’”Invariance” historique : du marxisme. Bordiga 1952 Les fondements du communisme révolutionnaire. Bordiga, 1957.

Les révolutions multiples, Bordiga, 1953

Le programme révolutionnaire immédiat. Bordiga, 1952

La guerre doctrinale entre le marxisme et l’économie bourgeoise. Bordiga 1958.

              À propos de la publication des Fondements de la critique de l’économie politique. J. Camatte, 1968.

L’être humain est la véritable Gemeinwesen de l’homme. J.Camatte, 1968.

 

N°4 : Théorie et action

Le renversement de la praxis dans la théorie marxiste. Bordiga, 1951.

Parti révolutionnaire et action économique. Bordiga, 1951.

Appel pour la réorganisation internationale du mouvement. Bordiga, 1951.

Leçons des contre-révolutions. Révolutions doubles. Nature capitaliste révolutionnaire de l'économie russe. Bordiga, 1951.

Résumé des thèses de la réunion de Florence. Bordiga. 1951.

Mai-Juin l968 : théorie et action. J. Camatte, 1968.

 

N°5 : Perspectives. J. Camatte, 1969.

L'individu et la théorie du prolétariat

Le battilocchio dans l'histoire. Bordiga,1953.

Dégonfle-toi surhomme. Bordiga, 1953.

Fantômes carlyliens. Bordiga, 1953.

Plaidoyer pour Staline. Bordiga, 1956.

Clefs des changements de scènes entre les grands acteurs de l'histoire. Bordiga, 1964.

Le contenu du programme est l'anéantissement de la personne singulière en tant que sujet économique, titulaire de droits et actrice de l'histoire humaine. Bordiga, 1958.

Conclusion transitoire... J. Camatte, 1969.

Gloses critiques marginales à un article : "Le roi de Prusse et la réforme sociale. " Par un prussien." K.Marx, 1844 

 

N°6 : La révolution communiste : thèses de travail, 1969

Thèses introductives

             l - Bref historique du mouvement de la classe prolétarienne dans laire euro-nordamericaine des
                 origines à nos jours   

2 - La question russe et la théorie du prolétariat.

3 - Le mouvement prolétarien dans les autres aires.

4 - Le développement du capitalisme.

5 - La mystification démocratique.

Tous les textes sont de J. Camatte sauf 2.1. et 4.3.1.1. qui sont de Bordiga.

 

N°7 : La révolution communiste : thèses de travail, 1969.

Textes à l'appui de: Gauche communiste d'Italie, KAPD, partis communistes des USA, Panneckoek, Gorter Pankhurst, etc.

N°8 : Transition

Transition. J. Camatte, G. Collu.1970

Thèses sur le rôle du parti dans la révolution prolétarienne, 1920.

               Intervention de Bergmann (KAPD) lors du débat sur la question syndicale au III° congrès de l'I.C.
               1921.         

La guerre en Espagne. Jehan, 1937.

Relativité et déterminisme. Bordiga, 1955.

Programme du communisme intégral et théorie marxiste de la connaissance. Bordiga, 1962.

Principales réunions du mouvement de la Gauche communiste d'Italie de 1951 à 1966.

 Publications à consulter au sujet de la Gauche communiste d'Italie.

 

N°9 : Les thèses de la Gauche. Bordiga, 1945.

Eléments d'orientation. Bordiga, 1946.

À bas la République, à bas sa constitution. Bordiga, 1947.

Marxisme et partisanat. Bordiga, 1949.

Pacifisme et communisme. Bordiga, 1949.

La Gauche communiste d'Italie et le parti communiste International. J. Camatte, 1970.

Remarques au sujet de la traduction des textes et de leur publication.

 

N° 10 : À propos du mouvement prolétarien.

Caractères du mouvement ouvrier français. J. Camatte, 1964.

Le fil du temps. J. Camatte, 1971.

Schéma des thèses sur l'orentation et les tâches du parti communiste d'Italie présenté par la "Gauche" du parti en vue de la conférence de Côme. 1924.

Lettre de Bordiga à Korsch, 1926.

Déclaration de Bordiga au congrès de Lyon, 1926.

La contre-révolution enseigne. Bordiga, 1951.

 

À l'exception du n°1 qui fut republié en 1974 avec une postface: "Du parti communauté à la communauté humaine", tous les n° de cette série sont épuisés.

 

Le n°2 a été édité par Spartacus sous le titre Capital et Gemeinwesen. Il contient, en plus, des Remarques de 1970 et des notes de 1972, ainsi qu'une préface de 1976.

 

Les articles : “L’être humain est la véritable Gemeinwesen de l'homme”, "Mai-Juin 1968 : théorie et action", "Perspectives", "Conclusion transitoire...", "Transition", ont été republiés dans le n° 5-6 de la série III, tandis que " La mystification démocratique" l'a été dans le n°9 de la même série.

 

 

SERIE II. - Réflexion sur Mai-Juin l968 aboutissant à l'individualisation de la dimension biologique de la révolution. Analyse du monde contemporain en fonction de : le capital est allé au-delà de ses limites, qui débouche sur : le capital n'est plus qu'une représentation - rejet de la classe universelle et de l'interprétation classiste du devenir social, rejet de tous les rackets - la théorie du prolétariat est une représentation inadéquate.

 

Refus de la dialectique révolution-contre révolution, d’où : Ce monde qu'il faut quitter - C'est ici qu'est la peur c'est ici qu'il faut sauter

 

N°1 : Le KAPD et le mouvement prolétarien. J. Carnatte, 1971

À propos du capital. J. Camatte, 1971.

 

N°2 : De la révolution. J. Camatte, 1972.

Le travail, le travail productif, et les mythes de la classe ouvrière et de la classe moyenne. G.Brulé, 1972.

Au-delà de la valeur, la surfusion du capital. J.L. Darlet, 1972.

De l'organisation. J. Camatte, G. Collu, 1969.

              Aperçu sur les travaux ultérieurs : de la négation à l’affirmation. J. Camatte, 1972.

 

N° 3: Errance de l’humanité - conscience répressive – Communisme. J. Camatte 1973.

Déclin du mode de production capitaliste ou déclin de l'humanité. J. Camatte, 1973.

Notes au sujet de la composition organique du capital. J.L. Darlet, 1972.

À propos du Vietnam. D. Voldman, 1973.

Juifs, sionisme, Israël. S. Voldman, 1973.

Contre la domestication. J. Camatte, 1973.

Affirmations et citations. J. Camatte, 1973.

 

N°4 : Bordiga et la révolution russe -- Russie et nécessité du comnunisme. J. Camatte, 1972.

 

N°5 : Ce monde qu'il faut quitter. J. Camatte, 1974. Adresse, J. Camatte, 1974.

La révolution allemande et le spectre du prolétariat. C. Juhl, 1973.

L'Internationale communiste ouvrière. H.Gorter, 1923

Citations, commentées par D. Ferla, d'Adorno et de Svevo.

 

N°6 : C’est ici qu'est la peur, c'est ici qu'il faut sauter.  J.Camatte, 1975.

Humanité et suicide. J. Camatte, 1975.

Peuchet : au sujet du suicide (présentation de K.Marx)

Prolétariat et révolution. J. Camatte, 1975.

Manifeste du Groupe ouvrier du parti conununiste russe (bolchévik). 1923.

 

 

SERIE III. - Explicitation du cheminement effectué par divers éléments ayant participé à l'élaboration d’Invariance (Lettres et présentations de celles-ci) ou ayant convergé (Apocalypse et révolution). Qu'implique: "Ce monde qu'il faut quitter"? D'où: Eléments pour une nouvelle dynamique. Recherche de rencontres avec tous ceux qui, même partiellement, rejettent le despotisme du capital (par exemple, dans les domaines suivants: sexualité, nourriture, médecine, etc.).

 

La réalisation d’un tel projet exige un mode de vie différent de celui imposé par le capital. Si Invariance continue, elle ne pourra le faire qu’en étant l'expression d'une vie autre, sinon sa tâche est terminée.

 

N°l : Texte de présentation des lettres. H et C. Bastelica

Lettres de janvier 1970 à octobre 197l.

Chronique d’un bal masqué. G. Cesarano, P. Coppo, J. Fallisi, 1974.

Le "suicide" de G. Cesarano. G. Collu, J. Camatte. 1975.

Lettre à l’"Expresso". N. Cesarano, P. Coppo.

 

N°2: Lettres d'Octobre 1971 à Octobre l972 (contenant des remarques sur le développement du capital par J. Camatte et valorisation-dévalorisation par J.L. Darlet)

Apocalypse et révolution. G. Cesarano, G. Collu,1972

 

N° 3: Vers la communauté humaine, J. Camatte, 1978

Thèses, H et C. Bastelica, 1972

Lettres de 1973

 

N°4: La révolution intègre, J. Camatte, 1978

Lettres de 1973

Thèses provisoires J.Camatte, 1973

Apocalypse et révolution

 

N° 5-6: Mai-Juin l968 : le dévoilement

Mai-Juin 1968 : le dévoilement, mars 1977

La révolte des étudiants italiens : un autre moment de la crise de la représentation, avril 1977

Précisions après le temps passé, janvier 1978

L'être humain est la véritable Gemeinwesen de l'Homme, 1968

Mai-Juin 1968 : théorie et action, 1968

Prolétariat et Gemeinwesen, 1968 Perspectives, 1969

Conclusion transitoire... 1969 Transition, 1969

Marx et la Gemeinwesen, Octobre 1976

Beaubourg et le cancer du futur, mars 1977

Amour ou combinatoire sexuelle, février 1978

Contre toute attente, mars 1978

 

Tous les articles sont de J. Camatte, sauf Transition écrit en collaboration avec G. Collu.

 

N°7 . L'écho du temps, J. Camatte, février 1980

Apocalypse et révolution

 

N° 8 : Apocalypse et révolution

Á propos de la question Sartre: de la validité de l’être. J. Camatte, juillet 1980

Picasso et l’Aufklärung. P. Cherchi, novembre 1977

Du jugement de Lévi-strauss sur Picasso. J.Camatte, juillet 1980

Dialogue avec Bordiga. J. Camatte, Juillet 1980

 

N°9 : Violence et domestication. J. Camatte, août 1980

La mystification démocratique. J. Camatte, 1969

Par des sentiers non balisés. U.Colla, 1980

Schuler, Klages, Bachofen et la liberté antique. U.Colla, 1980

Emergenza, J. Camatte. 1980

 

SUPPLÉMENTS

 

Série I . Novembre 1968

Pour la question juive. Marx, 1844

Pour la critique de la philosophie du droit de Hegel. Marx, 1843

Prolétariat et Gemeinwesen. J. Camatte, 1968

 

Série II : L’autogestion. J.L.Darlet, janvier 1973

 

Le gauchisme et la grève des PTT. L. Laugier, 1975

 

Dialogue avec Bordiga

Scatologie et résurrection. J. Camatte,1975

En guise de réponse à Programme communista. L. Laugier, 1975

Lettre de Camatte à Bordiga du 03.03.1954

Lettre de Bordiga du 03.03.1965

Dialogue avec Bordiga, J. Camatte, 1975

 

L’âme du cheval-vapeur. Bordiga,1953

 

Le marxisme des bègues. Bordiga

 

Redresser les jambes aux chiens. Bordiga

 

Série III : Janvier l978

Contre une si longue absence, J. Camatte

Lettres

 

              Février 1978

Contre une trop lente disparition. J. Camatte

Á propos de la dictature du prolétariat. J. Camatte

Lettres

 

Avril 1978

Contre toute attente. J. Camatte

Lettres 1973

 

Mai 1978

Lettres 1974

 

Mars 1979

Revue de mars 1975 à Janvier 1979: la séparation nécessaire et l’immense refus. J. Camatte Juillet 1979

 

Juillet 1979

Le temps des lamentations. J. Camatte

Discontinuité et immédiatisme. J. Camatte, 1977

Lettres de 1973-74

“Le gauchisme et la grève des PTT” et les Suppléments de la série III (sauf celui de janvier) sont disponibles.

 

En ce qui concerne les articles de la rubrique " Sul filo del tempo" de Bordiga tels que "L'âme du cheval-vapeur", "Redresser les jambes aux chiens", etc.. Ils seront republiés dans une édition  intégrale qui paraitra en plusieurs fascicules, publication dédiée non seulement à Bordiga mais à Lucien Laugier et à Otello Ricerri (précision de 1989).

 

PRĖFACES

 

 

"Bordiga et la passion du communisme", J. Camatte 1972, pour le livre portant le même titre, contenant en appendice des repères biographiques au sujet de Bordiga. Edition Spartacus.

 

Préface à " Structure économique et sociale de la Russie d'aujourd'hui" de Bordiga, publié aux Ed. de l'Oubli, 1974.

 

La révolution russe et la théorie du prolétariat, J. Camatte, pour le livre: "Russie et révolution dans la théorie marxiste", Bordiga. Ed. Spartacus.

 

TRADUCTIONS

 

En italien : Invarianza - Anthologie de juillet 1969. Firenze

Antologia di Invariance, Ed. La Vecchia Talpa, Napoli 1971

Il capitale totale. Ed. Dedalo

Comunità e comunismo in Russia. Ed. Jaca Book

Verso la comunità umana. Ed. Jaca Book

Bordiga e la passione del comunismo. Ed. La Vecchia Talpa

Marx e la Gemeinwesen, préface à l`Urtext de Marx publié en édition bilingue allemand-italien

Il disvelamento (articles sur Mai-juin 1968), Ed La Pietra

Discontinuità e immediatismo, précédant la let­tre du 05.01.1970, in "Per il 68"

Divers articles dans EMERGENZA

 

En anglais: The wandering of humanity, Ed. Black and Red.

On organization

The world we must leave

Echoes of the past

Community and communism in Russia

Origin and fonction of the party form

Against domestication

May-June 1968 : the exposure - in The Fifth Estate, novembre 1978

Transition dans la revue Desease

Capital and Gemeinwesen*

 

En Allemand : Gewalt und Zähmung

Die notwendige Trennung und die grosse Verweigerung

Das Schinwden des antifaschistischen mythos

 

En espagnol : Communidad y comunismo in Rusia

En portugais : Declino do capitalismo o declinio da humanidad?

 

 

*    *    *

 

Les trois séries correspondent à l’explication des trois moments de rupture. Le quatrième qui conduit à la cessation de la parution et à la décision de faire une autre revue, est en devenir depuis sept ans; ce qui fait que certains points qui seront abordés dans la future revue ont été “évoqués” dans la dernière série d’Invariance.

 

Les “Eléments pour une nouvelle dynamique” n’ont jamais été rédigés parce qu’ils étaient trop contradictoires, voire incohérents, étant donné qu’ils cherchaient à intégrer des affirmations fondant une représentation découlant de la rupture qui donne naissance à la III° série et des ébauches d’une autre représentation liée à une rupture de peu postérieure, plus profonde et plus difficilement extériorisable, sans une foule de recherches et de réflexions préalables. On pourrait avoir une idée de ce que l’on visait lorsqu’on a voulut écrire ce texte, en lisant: “Thèse provisoires”, in Invariance série III, n°4.

 

La phase qui commence en 1975, telle qu’elle est indiquée dans le n°3 de la série III, p.18 est en fait terminée. On précisera cela dans “Situation au sein d’un procès”. Dans tous les cas, il est possible d’indiquer que cette phase se caractérise par ce que nous avons désigné de façon approximative (c’est à dire qu’il faudra peut-être trouver une formule plus adéquate) : la mort potentielle du Capital.

 

Ètant donné que depuis quelques années nous indiquons que les devenirs des diverses humanités conduisent à des impasses, nous aurions dû montrer en quoi il en est ainsi, ne serait-ce que pour mieux délimiter une autre voie de  devenir, en laissant de coté pour le moment, la question de savoir si ce mot convient encore pour désigner le développement de l’humano-féminité à venir. Ce sera peut-être abordé dans Emergenza tandis que, dans la revue à venir, ce sera un acquis, une présupposition.

 

Le comportement des éléments ayant  produit Invariance a consisté, en règle générale, à mettre en évidence le pourquoi de l’impasse en précisant en quoi elle consiste (avant 1968, il consista à déterminer ce qu’était la contre-révolution et en quoi elle allait jusqu’au bout créant inéluctablement les conditions de l’émergence d’un nouveau cycle révolutionnaire); à comprendre l’errance et donc tout le devenir du capital en Occident; à percevoir les modalités de l’impasse chez les humanités autres qu’occidentales, afin de débarrasser non seulement du passé, mais d’une représentation totale qui opère également sur notre présent et sur notre futur car nous sommes lancés, du moins pour ceux qui persistent dans l’oeuvre entreprise depuis la parution de la revue, dans une dynamique communautaire, cherchant à vivre ce qui, faute de mieux pour le moment, a été signifié comme dynamique de vie. Afin d'initier cette dernière, nous avons été amenés à faire œuvre destructrice, éliminatrice qui, de ce fait, manque parfois d'analyses, de considérations exhaustives et, surtout, elle ne comporte pas d’exposé - si ce n'est à travers le posé d'une différence - de ce que peut être une positivité, c'est-à-dire le mode ce vivre que nous cherchons à réaliser.

 

Toutes ces considérations ne visent en rien à conjurer toute critique mais veulent signifier que le choix de notre attitude, qui tend à une réalisation en dehors de ce monde, a imposé, par défaut de temps, un non approfondissement, dans l’exposé, qui sera momentané. Ce qui comptait avant tout pour nous c’était d’éliminer des obstacles. Cette élimination nous a permis de concrétiser la décision de "quitter ce monde".

 

Nous avons dénoncé la thérapeutique sous toutes ses formes – en tenant compte que les premiers savants-philosophes furent des médecins descendants probables des shamans et éléments similaires; ce qui veut dire que la médecine est la mère de toutes les thérapeutiques. Elle est un des fondements de l’errance. La thérapeutique est une intervention qui, en définitive, éloigne de plus en plus l’espèce du cycle de la vie dans le cosmos.

 

À différentes reprises les êtres humains ont essayé d’enrayer cette dynamique thérapeutique et de laisser faire la nature. Actuellement il n’est plus possible d’envisager purement et simplement une telle pratique, car il s’agit non seulement de retrouver une continuité avec la nature mais de régénérer cette dernière.

 

En conséquence la solution au problème de l’intervention (et donc de la volonté) en liaison avec le déterminisme cosmique est fondamentale pour que s’épanouisse une nouvelle dynamique de vie, d’autant plus que, comme on l’a maintes fois exposé, il ne s’agit plus de raisonner en fonction de notre seule espèce mais en fonction de tout le phénomène-vie.

 

En ce qui concerne les critiques qui nous ont été adressées, il est indéniable que certaines contiennent des remarques intéressantes, mais elles sont, en général, trop inspirées par un racketisme pour pouvoir être prises en considération. En effet, elles ne visent qu’à diffamer, en catégorisant, d’une façon qui se veut infamante. Que certains veuillent à toute force nous instaurer petits-bourgeois, paumés des classes moyennes, paumés parce qu’isolés, etc., cela ne nous concerne pas. Cela reflète seulement le désir de nos critiques de se situer et de s’exhiber révolutionnaires authentiques et leur inquiétude de ne pas être reconnus en tant que tels.

 

Il faut espérer qu’ils se rendront compte que cette dernière n’a plus raison d’être puisque le phénomène révolution est désormais fini, ce qui implique également (sans découler uniquement de cette constatation) qu’ils réfléchiront sur le problème de l’intervention et sur la nécessité de mobiliser, diriger, conseiller, etc., les autres. Dès lors ayant perdu cette mauvaise inquiétude, ils seront à même de réaliser leur œuvre humaine.

 

La cessation de la parution de la revue ne devrait pas s’accompagner de celle de tout contact avec qui le désire. En conséquence, je rappelle la nouvelle adresse. Mars 1983

 

*    *    *

 

 

Série IV : Pour présenter la série IV, nous avons publié au début du n°1 le texte suivant, daté de janvier 1986.

 

En mars 1983, dans le texte: " Invariance, points de repère : 1968-1980", nous déclarions que la revue cessait de paraître et affirmions la nécessité d'en produire une autre ultérieurement. Toutefois la réalisation de cet objectif impliquait, préalablement, de structurer de façon rigoureuse une coupure radicale avec le passé. Or, d'une part, ceci n'est pas pleinement réalisé et, d'autre part, l'exigence d'une publication se fait à nouveau sentir. En conséquence nous avons décidé de continuer Invariance en créant une quatrième série qui durera probablement environ deux ans au cours desquels la maturation se renforcera, ce qui permettra d'exposer de façon cohérente et percutante la coupure que nous avons réalisée.

 

Nous ne poursuivons pas la publication afin d'exhiber ce que nous faisons et donner des leçons, mais pour témoigner d'une option dynamique fondamentale et chercher l'aide et une union, comme nous le fîmes en l968 en lançant Invariance. À ce propos, nous pouvons affirmer que nous avons, alors, atteint notre but parce que nous avons rencontré des hommes et des femmes qui nous ont aidé, non pas dans une dépendance, mais dans une relation totale, parce qu'ils ont apporté une contribution fondamentale sans laquelle ceux qui décidèrent la publication d'Invariance n'auraient pas été en mesure de comprendre, par exemple, la fin du procès révolution ni celle du capital, et auraient été inaptes à réaliser une union, certes très réduite, mais anticipation de celle bien plus vaste à venir.

 

Nous sommes lancés dans un devenir qui rend possible le surgissement d'une solution pour l'espèce qui est assaillie - tout comme l'individu - par un phénomène de repli sur soi. Un solipsisme généralisé fondateur de folie et de rackets la guette.

 

Qu'il y ait une multitude de pièges pouvant nous faire tomber dans une dynamique rackettiste, c'est évident. Mais vivre n`est pas uniquement accepter le risque - puisque vivre c'est risquer mourir - c’est avoir la certitude irréfragable qu'en dépit de tout obstacle, de toute errance, on atteindra le but : la réalisation de la communauté fémino-humaine.

 

Rêve, foi, espérance, progrès, problématique de la mort comme anti-vie, sont des thèmes de l’errance, des stéréotypes de la non-vie; seule cette assurance totale enracinée dans le devenir global du procès de vie terrestre, inclus dans celui de l'intégralité du cosmos fonde la dynamique vitale que nous entreprenons et que nous voulons exposer dans Invariance, dont l‘autre nom est certitude.

 

N°l  :  Prélude

Émergence de Homo Gemeinwesen

l. De la vie - Catastrophes - continuité et discontinuité

2. Acquisition de la station verticale

3. Rééquilibration par le toucher

4. Le langage verbal

5. Le feu

6. Le déverrouillage des zones préfrontales

Gloses en marge d'une réalité II

 

N°2 : Prélude

Émergence de Homo Gemeinwesen

7. La chasse

Gloses en marge d'une réalité III

 

N°3 : Émergence de Homo Gemeinwesen

8. La formation de la communauté abstraisée: l’État

8.l. Prémisses

8.3. L'agriculture

Gloses en marge d’une réalité IV

 

N° 4: Émergence de Homo Gemeinwesen

8.4. Phénomènes intervenant dans la maturation du devenir hors nature

8.5. La communauté abstraïsée: l’État

 

N° 5: Émergence de Homo Gemeinwesen

9. Le phénomène de la valeur

9.1. Genèse et développement de la valeur

Gloses en marge d’une réalité V

 

N° 6: Émergence de Homo Gemeinwesen

9.2. L’État et le mouvement de la valeur

Suite à un oubli

 

Numéraux spéciaux

Avril 1986 : Gloses en marge d’une réalité I 

Lettres sur la Pologne, décembre 1981

A propos du capital (article du n°1, série II)

 

Septembre 1986 : Évanescence du mythe antifasciste

La séparation nécessaire et l'immense refus

 

Mars 1987 : Le KAPD et le mouvement prolétarien (article du n°1, série III )

 

Septembre 1987 : Le développement du capitalisme (Thèse du n°6, série I, 1969)

Formulaire économique de Karl Marx (Le Capital, Livre II), A. Bordiga

 

Octobre 1988 : Dialogue avec Bordiga

Textes et citations de Bordiga

 

Décembre 1989 : La révolution communiste: thèses de travail (Invariance n°6, série I, 1969)

Ètant donnée cette republication intégrale du n°6 série I, le n° Spécial de septembre 1987 n'a plus de raison d'être. Les lecteurs désireux d’avoir le texte de Bordiga : "Formulaire..." pourront le réclamer, car dans un premier temps nous le transmettront de façon isolée, en attendant de l’intégrer dans une autre publication.

 

Les articles suivants des n° 7, 8, 9 : "L’écho du temps", "À propos de la question Sartre: de la validité de l’être", “Emergenza”, ainsi que les articles parus dans les Suppléments de la série III : "Le temps des lamentations", "Contre une si longue absence", serons republiés en une brochure qui permettra de compléter le n° spécial davril 1986 et celui de septembre 1986. Nous publierons dans un autre n° spécial: "Violence et domestication", paru dans le n°9, 1980, ainsi que "Discontinuité et immédiatisme" paru dans le Supplément de juillet l979. Dans un Supplément ultérieur nous republierons les lettres qui étaient primitivement parues dans les Suppléments de la Série III. Enfin dans un autre Supplément nous republierons tous les textes concernant l'histoire du mouvement ouvrier, en dehors de "Le KAPD et le mouvement prolétarien". Ainsi le lecteur aura à sa disposition la plupart des textes publiés depuis 1968. En effet, nous n’avons pas l'intention, tout au moins dans un avenir immédiat, de faire reparaître le Supplément de novembre 1968 consacré à deux textes de Marx, ni "L’autogestion" datant de la même époque, ni "Dialogue avec Bordiga", 1975. Signalons que la brochure "Le gauchisme et la grève des PTT" est encore disponible.

 

En ce qui concerne la série IV elle se poursuivra tant que nous n'aurons pas terminé "Èmergence de Homo Gemeinwesen". En outre à l’aide de la rubrique "Gloses en marge d’une réalité", nous essayerons de caractériser la période que nous vivons qui est une phase de transition. Pour la société-communauté du capital la transition s'actualise entre moments de développement peu évolués de son devenir vers la réalisation de la domination réelle de ce dernier sur tous les domaines du procès de vie des hommes et des femmes dans des aires déterminées. Elle opère également depuis 1975 environ au travers de la mort potentielles du capital d’abord aux USA, en Angleterre, Allemagne, pour se généraliser dans toute l'aire occidentale et au Japon. Elle s'affirme encore plus maintenant avec le procès de dissolution en cours qui est surmonté grâce à la mise en place du monde "publicitaire", monde autonomisé de la représentation qui permet la séparation-autonomisation des différents composants et leur coexistence.

 

La phase transitoire pour nous est conditionnée par les don­nées matérielles qui nous empêchent de réaliser concrètement un devenir hors de ce monde et par la nécessité de bien comprendre le cheminement qui a conduit l'espèce à la situation actuelle (Èmergence de Homo Gemeinwesen). Notre comportement théorique consiste à nous demander en quoi l'espèce est allée au bout de son errance, en quoi les possibles de devenirs créés par sa séparation d'avec la nature s’épuisent à l'heure actuelle, facilitant dès lors le posé d’un surgissement d'une autre espèce, à partir effectivement de homo sapiens, devant réactualiser l'union avec tous les êtres vivants.

La phase ultérieure ne peut consister qu’en notre entrée dans la positivité de la réalisation d'une autre communauté, tandis que ce monde connaîtra une dissolution de plus en plus grande, du sein de laquelle émergeront divers groupements se lançant dans une dynamique d’issue du monde en place et dont certains se placeront dans une convergence plus ou moins grande avec notre dynamique, tandis que d’autres tendront à autonomiser certains moments révolus du devenir antérieur de l’espèce, ou bien certains possibles limités surgissant du procès de dissolution lui-même.

En conséquence de la situation actuelle, nos objectifs sont les suivants:

1. Maintenir la continuité avec le dernier mouvement de remise en cause de l'implantation du capital; c'est pourquoi nous continuerons à publier des textes du mouvement prolétarien ou concernant celui-ci, afin de bien préciser ses caractères, sa puissance, ses limites. Tout particulièrement, en opposition à la fragmentation actuelle et au repli sur les nationalités, régionalités, etc, nous réaffirmerons sa perspective internationaliste. Ce faisant, nous ferons ressortir ce qui reste acquis, intégré dans un devenir et ce qui demeure actuel et opérationnel.

2. Clarifier toujours plus le procès de dissolution en acte et les devenirs possibles produits en ordre séparé, chacun pouvant avoir un intérêt particulier pour le devenir d'une autre espèce mais qui, utilisé de façon autonomisée en tant que point d'ancrage et de repli par rapport à la société-communauté en place, ne peut qu'accroître la décomposition actuelle et renforcer ce qui est établi.

Ces possibles peuvent immédiatement impressionner hommes et femmes tendant à sortir de ce monde, ce qui peut les conduire à faire pression sur tous ceux qui sont globalement dans la même dynamique afin qu'ils s'adonnent uniquement à leur réalisation, et à favoriser ainsi le surgissement d'un nouvel immédiatisme. Notre conduite sera de reconnaître la validité de ces possibles et de les intégrer dans toute la dynamique de réaffirmation de la Gemeïnwesen dont nous avons montré l'invariance depuis la séparation d'avec la nature. C'est-à-dire que nous n'abandonnerons pas notre antique comportement pour soi-disant aller plus vite et être actuels.

Pour préciser ce comportement nous republierons "Discontinuité et immédiatisme" où nous avons abordé ce thème à la suite du mouvement de Mai-Juin 1968 et nous  l’accompagnerons de "Violence et domestication" où est affrontée la question de  l’intervention.

 

3. En ce qui concerne notre dynamique de sortie de ce monde, nous exposerons à nouveau et de façon amplifiée la nécessité de rompre avec toute forme de dépendance pour parvenir à une participation à la communauté basale, comme à celle totale de la biosphère et, par delà celle-ci, au cosmos, sans qu'il y est solution de continuité entre ces divers ensembles. Ce n’est que par la participation que le fameux problème des limites peut être éliminé.

 

Concrètement cela implique un abandon de plus en plus prononcé de l'activité telle quelle se déploie dans ce monde, où elle est pulvérisée à l’extrême. À ce propos il ne s’agira pas pour nous de réunir ce qui a été divisé, un peu comme l'envisageait Marx quand il évoquait le dépassement de la division du travail dans la société communiste. Il faudra retrouver une activité globale, hors de celle actuelle et au sein de laquelle s’affirme le procès du parfait. Dans ce cas tout membre de la communauté accomplit toutes les phases d’un procès donné. Il est donc toujours en présence de la perfection, c’est-à-dire de la réalisation d’un tout, et non simplement affronté à un moment particulier plus ou moins autonomisé de celui-ci, ce qui engendre - à quelque niveau valorisé que ce soit, la hiérarchisation valorisante accompagnant inévitablement la fragmentation - une insatisfaction, une frustration par perte d’une jouissance globale.

 

Il est évident que l’activité ne s'effectue pas dans la séparation, en conséquence tout membre de la communauté peut a n’importe quel moment donné opérer avec les autres membres qui peuvent si c'est nécessaire l'aider à porter à bout l'activité entreprise. Ceux-ci n'opèreront jamais sur des fragments d’un procès, mais sur sa totalité. On doit noter qu'à l'heure actuelle ce qu’on appelle entraide est le plus souvent la mise en place d’une prothèse pour surmonter la division du travail et la spécialisation des individus qui implique leur mutilation. Etant donné qu'il s’agit d'une prothèse, il peut y avoir substitution (ce qui est d’ailleurs en rapport avec la dynamique de transformation de l’inné en acquis) par une machine et production, en conséquence, d'un monde de plus en plus mécanisé.

 

La réalisation d'une telle activité participante nécessite la formation d’un cerveau communautaire et donc la fin de toutes les séparations.

 

Plus globalement, il s agira de se mettre en continuité avec le cosmos en son entier tout en effectuant la réflexivité qui a toujours eu tendance à s'affirmer de façon privilégiée à travers notre phylum. A ce moment-là les divers sentiments posés en tant qu universaux moraux, comme l’amour, apparaîtront bien comme des prothèses nécessaires pour réimposer un minimum de continuité sans laquelle aucune forme de convivialité humaine n’aurait pu se maintenir.

 

Le procès de dissolution de la socièté-communauté du capital fera clairement apparaître la réalité de tout ce qui a été produit au cours de millénaires afin de maintenir uni ce qui inexorablement était divisé. Par là il permettra de mieux comprendre qu'il faut d’entrée envisager une activité intégrale synergique avec l’ensemble du cosmos.

Le but est à la fois proche et lointain.

Novembre 1989


Depuis Novembre 1989 nous avons publié:

N°7 : Suite du 9.2. L’État et le mouvement de la valeur. (Période féodale)

Postlude avec en annexe: Capitalisme et développement de la bande-racket, précédemment publié dans Invariance, série I, n° 8, 1970.

N° 8 : Suite du 9.2. L’Ètat et le mouvement de la valeur. (Aire byzantine, aire slave et aire islamique à son surgissement)

Gloses en marge d une réalité - VI -

N°9 : Èpilogue au Manifeste du Parti Communiste, 1848 .

À propos de quelques publications

 

N° Spéciaux

Décembre 1989 : Émergence et dissolution

 

Juin 1990 : Origine et fonction de la forme parti, 1961 (Invariance série I, n°1, 1968)

Postface janvier 1974: du parti communauté à la communauté humaine

Postface juin 1990: de la communauté humaine à Homo Gemeinwesen

 

Octobre 1991 : L’écho du temps, 1980

Á propos de la question Sartre: de la validité de l'être, 1980

Le temps des lamentations, 1979

Contre une si longue absence, 1978

 

Novembre 1991 : Violence et domestication, 1980

Discontinuité et immédiatisme, 1977

 

Décembre 1991: À propos du mouvement prolétarien, 1991

Caractères du mouvement ouvrier français, 1964

Le fil du temps, 1971

La Gauche communiste d'Italie et le parti communiste international, 1970

Á propos de la dictature du prolétariat, 1978

Contre une trop lente disparition, 1978

Remarques, 1969

 

Janvier 1992 : Les textes de la gauche communiste d Italie

 

Cette brochure comprend 3 fascicules totalisant 427 pages. Elle contient tous les textes de ce mouvement qui avaient été précédemment publiés dans les n° d'Invariance de la première série actuellement épuisés.

 

Avril 1992 : Sul filo del tempo I

Juin 1992 : Sul filo del tempo II

Mars 1993 : Sul filo del tempo III

Mai 1993 : Sul filo del tempo IV

 

Ces brochures contiennent la traduction des articles que Bordiga écrivit à partir de l949, d'abord dans Battaglia comunista puis dans il programma comunista. D'autres brochures seront nécessaires pour parvenir à en réaliser la publication intégrale.

 

Juillet 1993: Naturiens, végétariens, végétaliens et crudivégétaliens dans le mouvement anarchiste français (1895-1938)

Quelques mots sur les textes - F. Bochet

Brève présentation des textes - F. Bochet

Textes des anarchistes

 

Août 1993: Œuvres d’Ottorino Perrone[1]

 

Cette brochure contient également deux articles de Hennault (dirigeant de la Ligue des communistes internationalistes de Belgique qui participa à la publication de Bilan sans faire partie de la fraction) nécessaires pour comprendre les prises de position de Ottorino.

 

Nous avons en outre produit des brochures non diffusées en librairie parce qu'elles ne peuvent intéresser que ceux qui veulent vraiment connaître tout ce qui concerne le devenir des producteurs de la revue Invariance. Il s'agit de:

 

Communauté et devenir: Textes de 1957 à 1965

 

Cela comprend deux fascicules, valant 50 et l5f, contenant des articles parus dans "Programme communiste" et "il programma comunista" ou non parus parce qu’ayant été refusés par la direction de la revue, ainsi que des ébauches d’étude de plus ou moins vaste ampleur. Ces textes témoignent de ma position à l'intérieur du Parti communiste internationaliste puis international.

 

Une brochure contenant des textes qui auraient dû faire partie de "La révolution communiste: thèses de travail". Elle com­prend surtout la suite de "La mystification démocratique" avec des travaux préparatoires. Le tout est précédé d'une introduction: «À propos de "La révolution communiste: thèses de travail"», 1969. Le coût de la brochure est de 50f.

 

Une brochure contenant le compte-rendu des réunions, effectuées après notre sortie du parti communiste international en 1966, très exactement au cours des années 1968 et 1969.

 

Cette publication nous a semblé nécessaire pour mettre en évidence comment s’est constitué le corpus théorique qui fut exposé dans la série I d’Invariance et pour montrer que jamais ne s’est posée la question de l'affirmation d’un groupe Invariance, a fortiori celle d’un groupe communiste international.


En dehors de la suite de "Émergence de Homo Gemeinwesen", nous pensons publier dans des n° spéciaux la suite de "Sul filo del tempo", à nouveau des articles de O. Perrone, et ceux d’autres membres du groupe Bilan ainsi que des membres de la gauche communiste de Hollande et d’Allemagne, mais aussi ceux du premier parti communiste qui se soit créé en France, qui affirma des positions antiparlementaires.

 

De multiples difficultés nous ont empêché de publier, en dehors des n°spéciaux, plus d’un n° d’Invariance par an. En conséquence la rédaction et la parution de la partie restante d’ "Émergence de Homo Gemeinwesen" accusent un certain retard qui va encore s’aggraver du fait que de nouvelles activités se sont imposées à nous. Citons tout particulièrement celles liées à la fondation de l association: "Régénérer la nature" (cf. présentation en annexe).

 

Ce retard est assez ennuyeux car il remet en cause la réalisation d’un certain corpus théorique qui nous semble absolument nécessaire pour "traverser" la période de transition dans laquelle nous sommes engagés. En effet, "Émergence de Homo Gemeinwesen" est seulement le prélude à une présentation d’un devenir positif pour tous ceux qui veulent sortir de ce monde ou qui entreprennent de le faire.

 

En revanche cela n’a pas grande importance en ce qui concerne les événements immédiats, particulièrement ceux concernant les pays de l'Est européen, de l’ex-URSS ou de l'aire arabe (Irak, Iran surtout). Nous avons signalé ce qui était déterminant dans "Émergence et discontinuité" (19.12.89) et dans "Gloses en marge d’une réalité". Rappelons que nous considérons qu’il n'y a pas eu de révolution et qu’aucun phénomène nouveau n’est apparu. Á ce propos l'essentiel concernant le devenir de l'ex-URSS fut déjà affirme en l956 dans le "Dialogue avec les morts" de Bordiga. Cependant, et c’est le plus important, à l’échelle mondiale, on a eu le dévoilement du conflit fondamental: celui entre Homo Sapiens et la nature (biosphère).

 

Rappelons également que nous insistons sur le fait qu’on assiste à un vaste mouvement de dissolution (cf. Émergence et dissolu­tion) qui affecte tout particulièrement l’ensemble économico-social qui fut édifié en réponse à la vague révolutionnaire des années 20. En termes classiques anciens on pourrait dire que la contre-révolution va jusqu’au bout. Le démembrement de l’ex-URSS, celui de l’État providence, l’autonomisation de la banque, les privatisations multiples, etc., ne sont que diverses expressions de ce phénomène.

 

En conséquence c’est rétrograder que d’analyser en détail et de façon suivie ce qui se déroule dans l'Est européen et dans l'ex-URSS. C'est encore être victime de l’immédiatisme. Á propos de ce dernier nous convions le lecteur à se reporter à ce qui a été exposé dans "Discontinuité et immédiatisme" et repris dans "Épilogue au Manifeste du Parti Communiste, l848".

 

Le procès de dissolution en acte peut-il également dissoudre le vaste corpus théorique édifié par le mouvement prolétarien, auquel nous nous rattachons, auquel nous sommes lies, qui fonde nos racines. En fait il provoque l’élimination des parties caduques et renforce l’invariance de la visée, du but, et l'importance du programme. Nous subissons depuis plusieurs années un affaiblissement immédiat par évanescence du sujet de la transformation à opérer : le prolétariat, et du mode selon lequel celle-ci devait s’effectuer: la révolution. En revanche nous avons un renforcement théorique immédiat ne serait-ce qu’à cause de la vérification d’un certain nombre de prévisions marxistes: généralisation du capital, de la misère-insécurité, élimination ou subordination au capital de tous les idéaux (équivalents généraux) comme la justice, la liberté, etc. Ce renforcement est, pour le moment, seulement potentiel mais il s’actualisera dans un proche avenir.

 

C'est ici qu’intervient à nouveau notre anti-immédiatisme. Celui-ci, en filiation avec celui de Bordiga, nous conduisit dés le début des années 60 à énoncer l’affirmation: il ne faut pas se laisser enfermer dans l'opposition capitalisme-communisme. L’antagonisme, plus ample selon nous, obligeait à tenir compte de tout le devenir de Homo sapiens. Les évènements actuels nécessitent justement qu’on réfléchisse sur ce qu’on a nommé l’errance de l’humanité (1973). Cette réflexion permet de comprendre que la pratique pour réaliser le but: l’accession à la communauté, n’était pas adéquate, péchant par immédiatisme, ne tenant compte que des possibles immédiats (existence du prolétariat par exemple donc du heurt des classes, non fondation de l’enracinement de ce heurt dans une dynamique plus vaste, concernant l’opposition entre hommes et femmes, entre Homo sapiens et la nature, etc.).

 

La plupart des théoriciens se sont laissés piéger par les données historiques, par la perception que le but était proche, prêt à être atteint. Ils n’ont pas pensé que si la défaite survenait il faudrait battre en retraite. Or pour qu’une retraite soit efficace il faut qu’elle soit à même de préparer la phase de reprise. Celle-ci ne peut être affrontée avec un bagage théorique identique à celui qui a été utilisé pour affronter le conflit où l'on a été battu. Il y a forcément des données caduques. Ce qui génère la nécessité de comprendre à la racine ce qui met en mouvement hommes et femmes ...

 

Or la défaite est totale, irréversible: le prolétariat a été battu (1919), intégré, puis de plus en plus éliminé.

 

La disparition du prolétariat implique-t-elle la caducité du projet communiste, l’inanité de la recherche de former une communauté humano-feminine intégrée en la nature?

 

La réponse que nous donnons apporte un complément à ce que nous avons indique dans notre étude parue sous le nom de "Épilogue au Manifeste du Parti Communiste 1848". Elle consiste en ceci : la recherche de la communauté est une donnée constante dans le devenir de l’espèce depuis quelques milliers d’années, le programme communiste traçant le plan de vie de cette dernière exprime une exigence impérieuse la concernant en sa totalité. Le communisme naquit en tant que projet de l’espèce, en étant la dissolution des énigmes (Marx).

 

Avoir lié indissolublement la réalisation d’un tel projet a l’action d une classe bien déterminée - même si elle avait un caractère universel qui lui conférait la potentialité de le réaliser - a constitué une forme d immédiatisme.

 

Maintenant que cette classe, le prolétariat, a été battue, intégrée, puis dissoute dans la société communauté actuelle, le projet demeure: invariance. Nous ne parlons plus de communisme (nous avons déjà expliqué pourquoi). Nous affirmons la nécessite de l’instauration d’une communauté humano-feminine intégrée dans la nature. Le contenu essentiel demeure inchangé.

 

La disparition du sujet de la transformation, donc de la réalisation du projet va de pair avec la fin du procès révolution. On n a pas a chercher un autre sujet révolutionnaire (préoccupation importante au cours des années soixante et soixante-dix). Ceci nous permet d’ailleurs de ne plus nous laisser piéger par l’opposition interieur-extérieur, sujet-objet, etc. En conséquence il n’est pas question non plus de dire que l'espèce deviendrait un tel sujet. Tout d’abord Homo sapiens se dissout dans la société communauté actuelle; elle subit effectivement un procès de dissolution dont nous avons parlé, procès de dissolution qui concerne également toutes les productions de ce dernier et nous avons montré que ce phénomène affecte aussi la dimension biologique de l’espèce; ce qui se traduit en particulier par un accroissement du nombre de ce que les médecins nomment maladies. La réalisation de ce projet est indissolublement lié à la genèse d’une autre espèce: Homo Gemeinwesen, et le tout ne peut s’effectuer que si simultanément la nature est régénérée.

 

Nous tenons à bien faire remarquer qu’en affirmant cela nous maintenons la continuité avec le mouvement prolétarien, c’est-à-dire avec l’ensemble des hommes et des femmes (prolétaires ou non) qui opérèrent en pensant que le projet ne pouvait être réalisé que par le prolétariat. En effet nous ne faisons qu’exprimer sous une forme radicale, expurgée de tous les compromis avec les traditions diverses, le programme, le projet communiste. C’est une démarche que nous avons initiée depuis de nombreuses années par exemple en ce qui concerne la question de la démocratie, de la communauté, etc. En outre l'œuvre de Bordiga constitue le moment charnière entre celui de l'affirmation originale du projet et celui où nous produisons cette affirmation. En effet c’est lui qui plus que quiconque - avec une puissance extraordinaire - a mis en avant la dimension de l’espèce tout en affirmant la nécessité de l’intervention du prolétariat, en même temps qu il a montré a quel point cette classe était assujettie au système capitaliste. Nous avons plusieurs fois mis en évidence la critique implacable qu’il fit de cette dernière et souligné les invectives qu’il lui lança.

 

Précisons. Dans l’œuvre de Bordiga apparaît de façon puissante et prépondérante la dimension de l’espèce. Elle est certes très opérante en la pensée de Marx, mais elle est comme secondarisée par l'importance immédiate accordée au prolétariat. En revanche on a presque le phénomène inverse chez Bordiga. Ainsi en restant cohérent avec son comportement théorique, nous pouvons dire qu en réalité nous n’avons subi aucune défaite. En effet Bordiga parlait toujours d'une espèce libérée du mercantilisme, des divers préjugés bourgeois, de l’emprise du mouvement de la valeur et du capital. Or s’il est clair qu’Homo sapiens s’est laissé piéger dans son devenir hors nature, l’espèce qui doit accomplir ce dont rêvait Bordiga doit encore émerger. Ce n’est que si cette émergence est irrémédiablement enrayée que nous pourrons en définitive nous considérer battus et supposer que la parabole d’une telle émergence puisse s’accomplir en un autre monde dans le vaste univers.

 

Nous affirmons la continuité fondamentale du programme communiste et nous rompons totalement avec l'immédiatisme qui affectait ses défenseurs.

 

Le fait de ne pas avoir accepté de raisonner uniquement en fonction de l’opposition capitalisme-communisme a permis de saisir le phénomène du communisme mystifié, celui du socialisme en un seul pays dans ses diverses variantes, de comprendre que les caractérisations qui déterminent le communisme selon Marx sont insuffisantes pour définir la communauté à venir, ce qui ne nie pas la continuité entre ce dernier et nous.

 

Il est bien évident que sans une telle prise de position nous n’aurions pas affirmé en 1974 : il faut quitter ce monde; de même qu’il nous aurait été impossible d'individualiser la mort potentielle du capital.

 

En ayant évité de nous rendre dépendant d'un moment historique donné nous avons pu opérer hors ce monde et être en état de continuer à affirmer le programme de l'effectuation de la communauté, de l'être vivant en tant que Gemeinwesen des hommes et des femmes. En effet nous avons mis en évidence qu’on ne devait pas raisonner uniquement en fonction de Homo sapiens, d’autant plus que cette espèce est parvenue au bout de son cycle de vie, mais en fonction de tout le phylum qui au sein du phénomène vie tend a l’accession à la réflexivité ce qui implique de tenir compte de l’immédiateté de tous les êtres vivants.

 

Cette non dépendance nous a rendu aptes à constater que le phénomène capital n’est plus celui qui détermine de façon univoque l’évolution de la communauté-sociéte en place. Nous avons montré qu'au cours des années quatre-vingt le mouvement politique dirigé par Reagan et Thatcher a tenté de redonner vie au capital dans les pays ou celui-ci avait été en définitive absorbé, intégré dans le mouvement d’autonomisation de la médiation qui triomphe pleinement de nos jours. Dit brièvement, on peut affirmer que le devenir de séparation de l’espèce par rapport à la nature a nécessité un pro­cès de représentation faisant intermédiaire entre les deux. Grâce au phénomène de la valeur, puis à celui du capital, la séparation a été portée à bout et, nous l'avons montré sur la base même des remarques de Marx, le capital s’est à la fois réduit et amplifié en devenant représentation. En même temps le travail salarié, l’autre face du phénomène capital, s’évanouit comme cela se révèle pleinement de nos jours. La dissolution du travail salarié est le moment final de l’arc historique ou le travail fut opérant (et la production déterminante) : activité de transformation de la nature, en même temps qu’activité d’assujettissement d une classe sociale à une autre.

 

Dès lors que capital et travail salarié disparaissent que reste-t-il sinon le phénomène d’autonomisation de l’intermédiaire, de la médiation, c'est-à-dire de la représentation réalisée. Cette autonomisation exprime que Homo sapiens s'est laissé piéger par son propre procès de connaissance. En termes anciens on pourrait dire qu-il s’est totalement aliéné à celui-ci; autre façon de dire qu'il est aliéné parce qu il a rompu tout lien avec la nature. Ses référents et ses référentiels ne peuvent être qu’abstraits, artificiels, produits d une élaboration culturelle laquelle se parachève comme nous l’avons dit en une représentation totalement autonomisée. Pour que ceci parvienne jusqu'au bout il faut que simultanément s’enclenche la dissolution généralisée de ce qui a été édifié au cours des millénaires.

 

On doit cerner toutes les conséquences de l’autonomisation de la représentation. Celle-ci ne l’oublions pas est la prothèse reliant Homo sapiens à la nature, au cosmos. En effet le mouvement de séparation entre ces derniers permit le devenir de la valeur, puis celui du capital; devenir qui permit de maintenir un lien entre ce qui se séparait; et ceci parce que finalement la valeur et le capital sont des phénomènes contenant en eux la dimension de la représentation ce qui donnait à l’espèce la possibilité, dans les lieux où ces mouvements prenaient naissance et aux individus opérant au sein de ces mouvements de se positionner, de se situer. Á ce propos nous sommes conduits à dire que tout phénomène - tant que nous opérons au sein d’une dynamique de représentation - a une dimension matérielle, énergétique et représentationnelle (l'information n'étant qu’une donnée élémentaire de la représentation). En outre ces dimensions tendent à s'autonomiser pleinement à l’heure actuelle. Or ce phénomène est en germe dés l’acquisition du langage verbal. Donc cela pose la question d’un autre positionnement de l’espèce dans la biosphère et le cosmos. De même que les découvertes en astronomie et en astrophysique mettant en évidence un univers plus vaste que ce que l’on pensait et des phénomènes que l'on peut analogiquement décrire selon des critères biologiques, imposent une approche diverse de la situation de l'espèce par rapport au cosmos. En anticipant nous pouvons affirmer que seule la participation qui implique le rejet de toute dichotomie de type intérieur-extérieur, matière vivante-matiére inerte, etc., peut positionner notre phylum dans ce dernier. En conséquence nous ne devons pas nous limiter à affronter les questions incluses dans le domaine économico-social (ce serait de l’immédiatisme), mais aussi dans celui des relations entre l’espèce et le cosmos.

 

Autrement dit, et nous avons longuement insisté là-dessus, le mouvement de la valeur puis celui du capital, ont permis à Homo sapiens de sortir de la nature, de s’en séparer. Nous sommes parvenus à la fin de ce procès. Le capital dés lors disparaît en tant qu'opérateur. Seule demeure la médiation qui est représentation autonomisée. C’est celle-ci qui se pose maintenant en tant que réalité. En conséquence, il y a également évanescence de la représentation (en tant que mouvement) qui impliquait l’existence d’une séparation entre la chose représentée et celui à qui cette représentation était nécessaire. Nous arrivons à la réalité virtuelle.

 

Affirmer ainsi l'importance de la représentation dans le développement du mouvement de la valeur et celui du capital revient à dire que le procès de connaissance est déterminant dans le mouvement de séparation de Homo sapiens vis-à-vis de la nature. D'ailleurs nous avons dit que ce qui caractérisait Homo sapiens c'était justement ce procès de connaissance parce que c'est ce dernier qui permet de se déterminer et de se positionner dans et, surtout ultérieurement, par rapport à la nature.

 

Sortir de la nature impliqua de perdre les représentations stables que celle-ci offrait et qui étaient perçues dans leur immédiateté (participation). En conséquence vint à surgir une situation d’insécurisation. Pour retrouver une stabilité sécurisante il fallut produire des référents sociaux stables, de même pour les référentiels; d'où le posé de l’immutabilité de l’or, du cosmos, de dieu. Alors l’espèce atteignit un certain équilibre. Elle se donna des limites qu'elle ne voulut pas franchir afin de ne pas altérer ce dernier, d’autant plus qu’il était conditionné, dans certaines zones du globe, par le phénomène de la lutte des classes.

 

Le triomphe du capital avec sa domination réelle sur la société et son dépassement des limites remit tout en cause. Là encore le procès de connaissance est intervenu pour stabiliser, sécuriser l’espèce avec diverses théories dont les plus récentes concernent le chaos, les ensembles flous, etc.

 

Cependant, nous l'avons indiqué, la médiation autonomisée se posant comme réalité immédiate (comme cela se vérifie avec la virtualité) abolit la représentation. Ce faisant il y a évanescence du procès de connaissance fondé sur cette dernière; d’où l’escamotage de l’espèce elle-même, comme il y a un escamotage de la terre (culture hors-sol), de la femme (fécondation in vitro avec en perspective la réalisation de bébés éprouvettes), du cerveau (intelligence artificielle), le spectacle sans acteurs réels, etc. Cette élimination de l'espèce séparée de toute réalité concrète entraîne sa dégénérescence qui s’exprime au mieux dans sa perte d'innéité qui, à son tour, signale la perte de bases, de racines, de fondements.

 

La transformation de tout inné en acquis a rendu les hommes et les femmes dépendants des prothèses et tend à araser leurs aptitudes. D’où alors la nécessité de produire d'autres prothèses. L’une des plus recherchées à l'heure actuelle est la méthode. Lorsque certains disent : il ne faut pas seulement que les hommes apprennent, il faut qu'ils apprennent à apprendre, il y a la reconnaissance implicite que les hommes ont perdu leur aptitude innée à apprendre. En conséquence on doit trouver des méthodes générant des capacités aptes à compenser la perte.

 

Revenons sur notre constat en tenant compte qu'étant donné que nous sommes au sein d’un procès de dissolution, il serait nécessaire d'apporter régulièrement des précisions. Ceci conditionne en partie la forme de notre exposé qui est une spirale. En effet étant donné que c’est à travers divers phénomènes présentant une continuité entre eux et affectant au fur et à mesure que l'on se rapproche de notre époque un nombre de plus en plus élevé d`homme et de femmes, que se réalise la sortie de la nature, et ce avec une production matérielle et immatérielle toujours plus démesurée, il semble qu’on revienne au point de départ (on aurait alors un cercle) parce qu'il y a intégration des discontinuités comme il y eut intégration des contradictions. En fait on se retrouve plus haut dans l’espace. En conséquence pour exposer ce phénomène nous revenons sur ce que nous avons dit mais en intégrant chaque fois les données nouvelles. La société communauté du capital va se développer ainsi dans une spirale toujours ascendante toujours plus vaste. Seulement par suite du phénomène de dissolution que nous avons essayé de mettre en évidence, la courbe enveloppe, la spirale aura de moins en moins la possibilité de sous-tendre l’ensemble des divers procès se dissociant. De telle sorte que, comme Bordiga, nous ne concevons pas une phase de décadence qu’on pourrait représenter par la branche descendante d’une sinusoïde. En revanche à la place de la cuspide bordiguienne, j’utilise la spirale qui a l'avantage de faire ressortir ce que nous avons appelé l'échappement du capital. En outre plus la spirale s'enfle plus on sent qu’on ne peut pas opérer à l’intérieur d'elle. Il faut s'en échapper, entreprendre une autre dynamique qui ne sera pas figurable par une spirale abstraïsée du milieu qui l’a engendrée. En conséquence surgira un autre type de procès de connaissance.

 

Le phénomène capital est terminé et avec lui le travail salarié. D'où la fin de la production comme il y eut celle de la cueillette. Ce faisant l'espèce est sortie de la nature qui a été terriblement dégradée, ne persistant que de façon fragmentaire à l’échelle de la planète. Homo sapiens s’abolit dans son errance. En effet s'étant séparé de la nature, son procès de connaissance ne fonctionne plus qu’à vide. Il n’y a plus d'objet d’investigation fondamental qui était celui de justifier et de surmonter la séparation. De la découla la recherche de la mise au point de toutes sortes de prothèses. Maintenant - nous l’avons dit- ce sont elles qui dominent avec la réalisation de la troisième nature : la réalité virtuelle. Ce procès fonctionne à vide parce qu’il n'opère plus que dans la sphère de la justification de tout ce qui a été fondé par le mouvement de séparation, tout ce qui se crée par la combinatoire. D’où la perte de toute perspective globale et même du but originel de l’effort cognitif.

 

Tout le devenir, brièvement exposé, met en évidence que ce fut encore de l’immédiatisme que d’avoir lié la réalisation du projet communiste à l’affirmation du procès de connaissance tel qu'il opérait au moment où les révolutionnaires affrontèrent la question.

 

Certes Marx avait rejeté les équivalents généraux: liberté, égalité, justice, de même qu'il avait critiqué, la représentation bourgeoise, mais sa critique de la science fut fort insuffisante et demeura ésotérique. Dans une grande mesure il entérina la thèse selon laquelle la connaissance serait émancipatrice. La lutte contre l’obscurantisme, forme d’oppression tendant à empêcher toute manifestation autonome des hommes et des femmes était fondée, mais l’erreur fut de la conduire avec les armes de ceux qui se substi­tuaient aux hommes du pouvoir en place (les bourgeois remplaçant les féodaux). D’autant plus que de façon toujours plus percutante, comme Marx le montra, le pouvoir oppressif n’était plus effectivement exercé par des hommes, mais par un phénomène anonyme: le capital. Ainsi c'est encore une fois au moment de la lutte contre le féodalisme qu’un certain immédiatisme s’imposa. Le projet communiste ne pouvant pas intégrer un mode de connaissance lié à une société de classe: la science. En revanche l’utilisation de celle-ci se présenta comme un moyen de s’affranchir de la classe (la bourgeoisie) qui l'avait impulsée, propagée.

 

Nous ne pouvons aborder l'ensemble de la question ici. Indiquons seulement comment les choses se présentent actuellement.

 

C'est au travers du phénomène de représentation tant sur le plan politique, artistique que scientifique que la bourgeoisie s’est imposée et, par son intermédiaire, le mouvement du capital. La perte d’essentialité de la représentation tant sur un plan pratique que théorique correspond, rappelons-le, à la victoire totale du capital : représentation autonomisée, se posant en tant qu’immédiateté. Dit autrement le phénomène médiateur s'est pleinement autonomisé des extrêmes qu’il médiait et se pose en tant que réalité. Alors le capital apparaît lui-même comme le dernier support médiatique qui permet au phénomène médiateur de tout dominer. Or ce phénomène a commencé avec celui de séparation de l’espèce vis-à-vis de la nature. Donc les extrêmes deviennent évanescents et seule s'impose la médiation; d'où: destruction de la nature et dégénérescence de l'espèce.

 

Avec les mondes virtuels tout apparaît possible et l’on tend à s’émanciper des vielles thématiques antérieures. Il n’y a plus nécessité d’inhiber ou d'intégrer. Plus rien n’est subversif. Le risque de révolution a disparu. Ainsi tout ce qui fut englobé peut à nouveau se manifester en ressuscitant comme au jour d'un jugement dernier, auquel nous fîmes allusion il y a déjà quelques années.

 

Toutefois la virtualité ne peut pas, pour diverses raisons, s’imposer immédiatement de façon totale sur la vie des hommes et des femmes. En conséquence, dans ce monde en dissolution, le réflexe des gens détenant un quelconque pouvoir et partisans de la sortie de la nature, sera de recourir le plus possibles aux techniques permettant d’instaurer ou de maintenir, des séparations, des différences afin de préserver un fonctionnement social hérité de milliers d'années de domination de groupements humains sur d'autres. Ainsi le phénomène économique actuel est tel qu'il serait possible de payer les gens à ne rien faire, les rendant consommateurs solvables et donc agents importants selon leurs propres théorisations, d'une reprise économique qu'ils désirent intensément. Mais ceci, pour le moment, est inacceptable car cela constituerait un premier pas vers l’abolition de la différenciation entre riches et pauvres sanctifiée par tant de représentations politiques et religieuses.

 

En ce qui nous concerne nous n’avons absolument pas à intervenir dans ce procès en essayant d’œuvrer à abolir les différences car, curieusement, ce serait opérer dans la dynamique du capital. Nous devons intervenir dans une dynamique absolument hors des deux mouvements indiqués ci-dessus, en sortant de ce monde et en régénérant la nature.

 

Sortir de ce monde implique un puissant effort de pensée: se représenter la totalité du devenir, percevoir le futur (le créer). Toutefois nous ne pensons pas que l'acte réflexif en lui-même soit suffisant si l’on n’emprunte pas une autre dynamique de vie. Tous deux nécessitent un acte de volonté fermement décidé requis impérativement par le devenir de la nature mise en danger par celui de Homo sapiens.

 

Dans un monde en dissolution, plus rien ne tient; les boussoles sont prises de folie (Bordiga), les dogmes volent en éclat; d’où la propension à faire n’importe quoi pour exhiber une solution: immédiatisme.

 

Encore une fois ce procès de dissolution n’affecte pas le corpus théorique auquel nous adhérons. Il provoque seulement l’élimination de tous les éléments étrangers qui lui avaient été ajoutés par suite de divers compromis. Voilà pourquoi nous tenons à étudier l’histoire du mouvement prolétarien tant des ses composantes marxistes, qu'anarchistes, ou autres, afin de mettre en évidence toutes les données fondamentales surgies de divers horizons.

 

Notre investigation historique concerne également tous les mouvements antérieurs à celui du prolétariat qui s'opposèrent à la domestication. Cela nous permet de déterminer ce que nous appelons notre phylum. Ceci ne s’accompagne pas de la mise en place d’une dichotomie telle que celle qu'établirent les fondateurs de divers mouvements visant à régénérer, réformer la société en place, comme le christianisme ou l'Islam.

 

Pour nous il ne peut pas y avoir - même en tant que symboles - d'enfer, ni de paradis. Il y a seulement des hommes et des femmes avec qui nous nous sentons en filiation et d'autres pas.

 

En ce qui concerne Marx, nous avons insisté à diverses reprises que, dans les Grundrisse, il émet souvent l'hypothèse que le capital peut échapper à ses contradictions, dépasser les limites, etc. Cependant il pensait toujours que le prolétariat interviendrait avant et détruirait le mode de production capitaliste. Mais la défaite du prolétariat, son intégration, son élimination ainsi que l'émergence d’un prolétariat semblable à celui de l’antiquité, c'est-à-dire vivant aux dépens de la société-communauté en place a facilité l’autonomisation du capital. Il y a donc caducité totale de la théorie du prolétariat, mais l'investigation théorique qui permit de dévoiler le devenir du capital et les possibles d'une communauté humaine dénommée alors communisme, s'est avérée puissamment exacte. De même que la critique de Marx au système capitaliste demeure pleinement pertinente comme tous les évènements actuels de par le monde le montrent à suffisance: accroissement de l'insécurité de la vie; catastrophe généralisée, même si elle est délayée, etc. En conséquence ce qu’il faut préciser et réaffirmer c’est la donnée invariante: la tendance à réimposer une communauté non isolée de la nature, celle à briser la séparation d’avec cette dernière qui fonde toutes les autres : entre les sexes, les générations, etc.

 

Marx, Bordiga et bien d'autres demeurent sur ce plan-là pleinement valables. Dans notre monde en dissolution, la revendication et l'affirmation de la part du deuxième d'un vaste corpus théorique, puissant embrassant l’activité de l’espèce et du cosmos, permettant d’enraciner ceux qui l’acceptent par l’affirmation d’une invariance historique sont plus que jamais valables. De même en ce qui concerne le programme.

 

Nous devons rassembler tous les hommes et toutes les femmes des différentes générations qui s'opposèrent au devenir hors-nature et toutes les espèces pour affirmer l’essentialité du phénomène vie sur terre ainsi que pour enclencher une dynamique de sortie de ce monde, point de départ de l’émergence de Homo Gemeinwesen.

 

Un tel programme présuppose que j’ai (individualité-Gemeinwesen) fondé ma perspective-conception du monde sur tout le phénomène humain et sur tout ce qui l'a permis et le permet.


 

 

Jacques CAMATTE



31 Janvier 1994

 


 

 

 

Régénérer   la   nature

 

 

 

Le but de l'association consiste en la régénération de la nature - dont Homo sapiens fait partie intégrante - fortement détruite par l'agriculture et l'élevage, la surpopulation et l'urbanisation sous toutes ses formes, phénomènes liés à l'adoption d'une dynamique de séparation des hommes et des femme de la nature ainsi qu'à celle de régimes alimentaires aberrants.

Il implique:

- la séparation radicale vis-à-vis de la dynamique de la société-communauté en place qui tend à s'autonomiser totalement du reste des êtres vivants;

- l'union avec la biosphère.

Ce qui implique, à son tour:

- la cessation de la dépendance vis-à-vis du système de prothèses dont la société- communauté c'est affublé;

- la participation au phénomène vie en sa totalité.

 

La destruction de la nature, au niveau de Homo sapiens, s'est effectuée à travers le phénomène de transformation de tout inné en acquis qui est quantifiable commercialisable; ce qui a été déterminant pour la réalisation de la société- communauté actuelle. De façon plus récente, et parallèlement, il y a eu enrayement de l'aptitude innée de l'espèce à apprendre, aptitude qui se manifeste le plus fortement au stade juvénile.

 

En conséquence régénérer la nature implique non seulement d'opérer de telle sorte toute que toutes les espèces puissent accomplir leur cycle de vie dont l'intégrale  constitue le phénomène vie en même temps que leur activité coordonnée fonde les moyens d'assurer la pérennité de celui-ci, mais que l'espèce tende à enrayer la destruction de ce qui est inné en elle.

 

Diverses associations de même que diverses individualités ont abordé certaines facettes du problème de la régénération mais leur refus ou leur incapacité à aborder la globalité les amène à être récupérés par le système en place. De ce fait les membres de l'association Régénérer la nature  feront appel aux acquis de ces associations et des individualités; mais dans la mesure où les travaux de ces dernières sont parcellaires, ils essayeront de fonder une vaste synthèse (théorique et pratique) apte à préserver un autre devenir à l'espèce en symbiose avec toutes les formes de vie.

 

Une brochure contenant le programme de l'association sera prochainement éditée.

 

 



[1] Ajoutons/

 

Communautés, naturiens, végétariens,végétaliens et crudivégétaliens  dans le mouvement anarchiste                                                      français Janvier 1994.

 

Parti communiste de France – GorterZisly. Février 1995

 

Textes du mouvement ouvrier révolutionnaire. 1. Mai 1996

 

Textes du mouvement ouvrier révolutionnaire. 2. juin 1996

 

Textes du mouvement ouvrier révolutionnaire. 3. Septembre 1996

 

Textes du mouvement ouvrier révolutionnaire. 4. Octobre 1996

 

La réalisation de tous les n° à partir d’avril 1992 a été assurée par François Bochet.




 

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