COMMUNAUTÉ ET DEVENIR
La revue INVARIANCE expose la représentation que nous nous faisons du
devenir de l'espèce caractérisé par la séparation de la nature, de la
communauté totale, globale, intégrante, puis par la fragmentation de sa propre
communauté existant sous forme variée en différents lieux de la planète, ce qui
fonde la dynamique de la valeur, de l’État, etc,
en même temps que cela pose le désir de reformer la communauté.
L’invariance s'exprimant parfaitement au travers de la quête constante de
cette dernière.
Afin que tout lecteur
s'intéressant à cette dernière puisse le mieux possible comprendre le devenir -
celui de l'espèce et celui d'un groupe limité d`hommes et de femmes producteurs
de la revue - nous présentons les divers moments essentiels de cette dernière.
Dans un premier temps nous
reportons le texte que nous avons publié en mars 1983 lors de la cessation
momentanée de la parution d'Invariance.
INVARIANCE cesse de paraître (la
cessation est effective depuis près de trois ans, mais la décision de l'abandon
de la parution date seulement de l'an dernier) parce que son oeuvre est
accomplie: production d'une vision-perspective dont
les éléments constitutifs seront exposés dans une autre revue; réalisation
du devenir communautaire. La situation (du moins telle qu'elle est envisagée
par l’un de ses rédacteurs) au moment de cette déclaration de fin de
parution sera exposée dans un article à paraître dans la revue EMERGENZA (F. Pizzi, l via C.Battisti 25030 Coccaglio (Brescia) Italie) : "Situation au sein d'un
procès". La présentation de cette revue est parue dans Invariance, série
III, n°9, 1980.
À ses débuts (à partir de
1968) Invariance a été produite par des éléments provenant de la Gauche
communiste d'Italie courant lié à A. Bordiga (Parti communiste international).
Elle se rattache donc à un filon bien déterminé du mouvement prolétarien
qu'elle ne renie pas, mais qu'elle situe dans l'arc historique que l'humanité a
traversé depuis l'origine du phénomène capital jusqu'à nos jours. Le mouvement
prolétarien fut la dernière opposition-révolte
importante contre la domestication qui s'est finalement opérée avec
l’instauration de la communauté capital.
Cette dernière proposition
implique la nécessité à laquelle nous nous soumîmes, d'étudier les autres
mouvements qui le précédèrent, ce qui nous conduisit à l'étude des différentes
hérésies. Ceci était nécesaire pour retrouver les possibles
qui s'étaient manifestés à différents moments de l'arc historique en question,
afin de mettre en pièces le caractère despotique qu'on confie à l'histoire.
Le lecteur pourra se rendre
compte que l'invariance déclarée-proclamée
au début,
celle de la théorie du prolétariat, est déjà incluse dans une autre
bien plus vaste: la recherche d'une communauté humaine qui a
pour complèment la mise en évidence de la destruction des
vieilles communautés et la domestication des hommes et des femmes ainsi que la
lutte contre celle-ci, une des conditions historiques pour que la tentative de
fonder une communauté humaine puisse se réaliser.
Pour situer invariance, il
convient tout d'abord de reporter les points de repère qui furent publiés dans
le n° 5-6, série III, page 4 de la couverture, et d'indiquer le sommaire des différents
numéros.
SERIE I . - Défense et
approfondissement de la théorie prolétariat - donc également de la théorie de
la valeur - dont le marxisme est l’élément fondamental. Affirmation:
l’être humain est la véritable Gemeinwesen de l’Homme (le
parti est conçu comme son anticipation). Révolution anonyme. Nécessité de
mettre en lumière tous les courants qui ont contribué au phénomène
révolutionnaire, d'où l’étude des gauches allemande, hollandaise, italienne,
etc. La révolution doit se faire à un titre humain. Mai-Juin
l968 . fin de la contre-révolution, émergence de la révolution tendant à
réaliser la vraie Gemeinwesen de l'Homme.
N°l : Origine et fonction de la
forme parti. J. Camatte, 1961.
N°2 : Le VI° chapitre inédit du
capital et l'oeuvre économique de Marx. J. Camatte,
1964-66.
N°3 : Fondements et invariance de
la théorie du prolétariat.
L’”Invariance”
historique : du marxisme. Bordiga 1952 Les fondements du communisme
révolutionnaire. Bordiga, 1957.
Les révolutions multiples,
Bordiga, 1953
Le programme révolutionnaire
immédiat. Bordiga, 1952
La guerre doctrinale entre le
marxisme et l’économie bourgeoise. Bordiga 1958.
L’être humain est la
véritable Gemeinwesen de l’homme. J.Camatte,
1968.
N°4 : Théorie et action
Le renversement de la praxis dans
la théorie marxiste. Bordiga, 1951.
Parti révolutionnaire et action
économique. Bordiga, 1951.
Appel pour la réorganisation
internationale du mouvement. Bordiga, 1951.
Leçons des contre-révolutions. Révolutions doubles. Nature capitaliste
révolutionnaire de l'économie russe. Bordiga, 1951.
Résumé des thèses de la réunion
de Florence. Bordiga. 1951.
Mai-Juin l968 : théorie et action. J. Camatte, 1968.
N°5 : Perspectives. J. Camatte, 1969.
L'individu et la théorie du
prolétariat
Le battilocchio
dans l'histoire. Bordiga,1953.
Dégonfle-toi surhomme. Bordiga,
1953.
Fantômes carlyliens.
Bordiga, 1953.
Plaidoyer pour Staline. Bordiga,
1956.
Clefs des changements de scènes
entre les grands acteurs de l'histoire. Bordiga, 1964.
Le contenu du programme est l'anéantissement de la personne singulière
en tant que sujet économique, titulaire de droits et actrice de l'histoire
humaine. Bordiga, 1958.
Conclusion transitoire... J. Camatte, 1969.
Gloses critiques marginales à un article : "Le roi de Prusse et la
réforme sociale. " Par un prussien." K.Marx,
1844
N°6 : La révolution communiste : thèses
de travail, 1969
Thèses introductives
2 - La question russe et la
théorie du prolétariat.
3 - Le mouvement prolétarien dans
les autres aires.
4 - Le développement du
capitalisme.
5 - La mystification
démocratique.
Tous les textes sont de J. Camatte sauf 2.1. et 4.3.1.1. qui sont de Bordiga.
N°7 : La révolution communiste :
thèses de travail, 1969.
Textes à l'appui de: Gauche communiste d'Italie, KAPD, partis
communistes des USA, Panneckoek, Gorter
Pankhurst, etc.
Transition. J. Camatte, G. Collu.1970
Thèses sur le rôle du parti dans
la révolution prolétarienne, 1920.
La guerre en Espagne. Jehan,
1937.
Relativité et déterminisme. Bordiga,
1955.
Programme du communisme intégral
et théorie marxiste de la connaissance. Bordiga, 1962.
Principales réunions du mouvement
de la Gauche communiste d'Italie de 1951 à 1966.
N°9 : Les thèses de la Gauche.
Bordiga, 1945.
Eléments d'orientation. Bordiga,
1946.
À bas la République, à bas sa
constitution. Bordiga, 1947.
Marxisme et partisanat.
Bordiga, 1949.
Pacifisme et communisme. Bordiga,
1949.
La Gauche communiste d'Italie et
le parti communiste International. J. Camatte, 1970.
Remarques au sujet de la
traduction des textes et de leur publication.
N° 10 : À propos du mouvement
prolétarien.
Caractères du mouvement ouvrier
français. J. Camatte, 1964.
Le fil du temps. J. Camatte, 1971.
Schéma des thèses sur l'orentation et les
tâches du parti communiste d'Italie présenté par la "Gauche" du parti
en vue de la conférence de Côme. 1924.
Lettre de Bordiga à Korsch, 1926.
Déclaration de Bordiga au congrès
de Lyon, 1926.
La contre-révolution enseigne.
Bordiga, 1951.
À l'exception du n°1 qui fut
republié en 1974 avec une postface: "Du parti communauté à la communauté
humaine", tous les n° de cette série sont épuisés.
Le n°2 a été édité par Spartacus
sous le titre Capital et Gemeinwesen. Il contient, en plus, des
Remarques de 1970 et des notes de 1972, ainsi qu'une préface de 1976.
Les articles :
“L’être humain est la véritable Gemeinwesen de l'homme”,
"Mai-Juin 1968 : théorie et action",
"Perspectives", "Conclusion transitoire...",
"Transition", ont été republiés dans le n° 5-6 de la série III,
tandis que " La mystification démocratique" l'a été dans le n°9 de la
même série.
SERIE II. - Réflexion sur Mai-Juin l968 aboutissant à l'individualisation de la
dimension biologique de la révolution. Analyse du monde contemporain en
fonction de : le capital est allé au-delà de ses limites, qui débouche sur : le
capital n'est plus qu'une représentation - rejet de la classe universelle et de
l'interprétation classiste du devenir social, rejet
de tous les rackets - la théorie du prolétariat est une représentation
inadéquate.
Refus de la dialectique révolution-contre révolution, d’où : Ce monde qu'il
faut quitter - C'est ici qu'est la peur c'est ici qu'il faut sauter
N°1 : Le KAPD et le mouvement
prolétarien. J. Carnatte, 1971
À propos du capital. J. Camatte, 1971.
N°2 : De la révolution. J. Camatte, 1972.
Le travail, le travail productif,
et les mythes de la classe ouvrière et de la classe moyenne. G.Brulé, 1972.
Au-delà de la valeur, la
surfusion du capital. J.L. Darlet, 1972.
De l'organisation. J. Camatte, G. Collu, 1969.
N° 3: Errance de l’humanité
- conscience répressive – Communisme. J. Camatte
1973.
Déclin du mode de production
capitaliste ou déclin de l'humanité. J. Camatte,
1973.
Notes au sujet de la composition
organique du capital. J.L. Darlet, 1972.
À propos du Vietnam. D. Voldman, 1973.
Juifs, sionisme, Israël. S. Voldman, 1973.
Contre la domestication. J. Camatte, 1973.
Affirmations et citations. J. Camatte, 1973.
N°4 : Bordiga et la révolution
russe -- Russie et nécessité du comnunisme. J. Camatte, 1972.
N°5 : Ce monde qu'il faut
quitter. J. Camatte, 1974. Adresse, J. Camatte, 1974.
La révolution allemande et le
spectre du prolétariat. C. Juhl, 1973.
L'Internationale communiste
ouvrière. H.Gorter, 1923
Citations, commentées par D.
Ferla, d'Adorno et de Svevo.
N°6 : C’est ici qu'est la
peur, c'est ici qu'il faut sauter. J.Camatte, 1975.
Humanité et suicide. J. Camatte, 1975.
Peuchet : au sujet du suicide (présentation de K.Marx)
Prolétariat et révolution. J. Camatte, 1975.
Manifeste du Groupe ouvrier du
parti conununiste russe (bolchévik).
1923.
SERIE III. - Explicitation du
cheminement effectué par divers éléments ayant participé à l'élaboration
d’Invariance (Lettres et présentations de celles-ci) ou ayant convergé
(Apocalypse et révolution). Qu'implique: "Ce monde qu'il faut
quitter"? D'où: Eléments pour une nouvelle dynamique. Recherche de
rencontres avec tous ceux qui, même partiellement, rejettent le despotisme du
capital (par exemple, dans les domaines suivants: sexualité, nourriture,
médecine, etc.).
La réalisation d’un tel
projet exige un mode de vie différent de celui imposé par le capital. Si
Invariance continue, elle ne pourra le faire qu’en étant l'expression d'une
vie autre, sinon sa tâche est terminée.
N°l : Texte de présentation des
lettres. H et C. Bastelica
Chronique d’un bal masqué.
G. Cesarano, P. Coppo, J. Fallisi, 1974.
Le "suicide" de G. Cesarano. G. Collu, J. Camatte.
1975.
Lettre à l’"Expresso". N. Cesarano, P. Coppo.
N°2: Lettres d'Octobre 1971 à Octobre l972 (contenant des remarques sur
le développement du capital par J. Camatte et valorisation-dévalorisation par J.L. Darlet)
Apocalypse et révolution. G. Cesarano, G. Collu,1972
N° 3: Vers la communauté humaine,
J. Camatte, 1978
Thèses, H et C. Bastelica, 1972
Lettres de 1973
N°4: La révolution intègre, J. Camatte, 1978
Lettres de 1973
Thèses provisoires J.Camatte, 1973
Apocalypse et révolution
N° 5-6: Mai-Juin
l968 : le dévoilement
Mai-Juin 1968 : le dévoilement, mars 1977
La révolte des étudiants italiens
: un autre moment de la crise de la représentation, avril 1977
Précisions après le temps passé,
janvier 1978
L'être humain est la véritable Gemeinwesen
de l'Homme, 1968
Mai-Juin 1968 : théorie et action, 1968
Prolétariat et Gemeinwesen, 1968
Perspectives, 1969
Conclusion transitoire... 1969
Transition, 1969
Marx et la Gemeinwesen, Octobre
1976
Beaubourg et le cancer du futur,
mars 1977
Amour ou combinatoire sexuelle,
février 1978
Contre toute attente, mars 1978
Tous les articles sont de J. Camatte, sauf Transition écrit en collaboration avec G.
Collu.
N°7 . L'écho du temps, J. Camatte, février 1980
Apocalypse et révolution
N° 8 : Apocalypse et révolution
Á propos de la question Sartre:
de la validité de l’être. J. Camatte, juillet
1980
Picasso et l’Aufklärung. P. Cherchi, novembre
1977
Du jugement de Lévi-strauss sur
Picasso. J.Camatte, juillet 1980
Dialogue avec Bordiga. J. Camatte, Juillet 1980
N°9 : Violence et domestication.
J. Camatte, août 1980
La mystification démocratique. J.
Camatte, 1969
Par des sentiers non balisés. U.Colla, 1980
Schuler, Klages, Bachofen et la liberté antique. U.Colla, 1980
Emergenza, J. Camatte. 1980
SUPPLÉMENTS
Série I . Novembre 1968
Pour la question juive. Marx, 1844
Pour la critique de la
philosophie du droit de Hegel. Marx, 1843
Prolétariat et Gemeinwesen. J. Camatte, 1968
Série II : L’autogestion. J.L.Darlet, janvier 1973
Le gauchisme et la grève des PTT.
L. Laugier, 1975
Dialogue avec Bordiga
Scatologie et résurrection. J. Camatte,1975
En guise de réponse à Programme communista. L. Laugier, 1975
Lettre de Camatte
à Bordiga du 03.03.1954
Lettre de Bordiga du 03.03.1965
Dialogue avec Bordiga, J. Camatte, 1975
L’âme du cheval-vapeur.
Bordiga,1953
Le marxisme des bègues. Bordiga
Redresser les jambes aux chiens.
Bordiga
Série III : Janvier l978
Contre une si longue absence, J. Camatte
Lettres
Contre une trop lente
disparition. J. Camatte
Á propos de la dictature du
prolétariat. J. Camatte
Lettres
Avril 1978
Contre toute attente. J. Camatte
Lettres 1973
Mai 1978
Lettres 1974
Mars 1979
Revue de mars 1975 à Janvier 1979:
la séparation nécessaire et l’immense refus. J. Camatte
Juillet 1979
Juillet 1979
Le temps des lamentations. J. Camatte
Discontinuité et immédiatisme. J. Camatte, 1977
Lettres de 1973-74
“Le gauchisme et la grève
des PTT” et les Suppléments de la série III (sauf celui de janvier) sont
disponibles.
En ce qui concerne les articles
de la rubrique " Sul filo
del tempo" de Bordiga tels que "L'âme du
cheval-vapeur", "Redresser les jambes aux chiens", etc.. Ils
seront republiés dans une édition intégrale qui paraitra
en plusieurs fascicules, publication dédiée non seulement à Bordiga mais à
Lucien Laugier et à Otello Ricerri
(précision de 1989).
PRĖFACES
"Bordiga et la passion du
communisme", J. Camatte 1972, pour le livre portant
le même titre, contenant en appendice des repères biographiques au sujet de
Bordiga. Edition Spartacus.
Préface à " Structure
économique et sociale de la Russie d'aujourd'hui" de Bordiga, publié aux
Ed. de l'Oubli, 1974.
La révolution russe et la théorie
du prolétariat, J. Camatte, pour le livre:
"Russie et révolution dans la théorie marxiste", Bordiga. Ed.
Spartacus.
TRADUCTIONS
En italien : Invarianza
- Anthologie de juillet 1969. Firenze
Antologia di Invariance, Ed. La Vecchia Talpa, Napoli 1971
Il capitale totale. Ed. Dedalo
Comunità e comunismo in
Verso la comunità
umana. Ed. Jaca Book
Bordiga e la passione
del comunismo. Ed. La Vecchia Talpa
Marx e la Gemeinwesen, préface à
l`Urtext de Marx publié en édition bilingue allemand-italien
Il disvelamento
(articles sur Mai-juin 1968), Ed La Pietra
Discontinuità e immediatismo, précédant la lettre du
05.01.1970, in "Per il 68"
Divers articles dans EMERGENZA
En anglais: The wandering of
humanity, Ed. Black and Red.
On organization
The world we must leave
Echoes of the past
Community and communism in Russia
Origin and fonction of the party form
Against
domestication
May-June 1968 : the exposure - in
The Fifth Estate, novembre 1978
Transition dans la revue Desease
Capital and
Gemeinwesen*
En Allemand : Gewalt und Zähmung
Die notwendige Trennung und die
grosse Verweigerung
Das Schinwden des
antifaschistischen mythos
En espagnol : Communidad y
comunismo in Rusia
En portugais : Declino do
capitalismo o declinio da humanidad?
*
* *
Les trois séries correspondent à
l’explication des trois moments de rupture. Le quatrième qui conduit à la
cessation de la parution et à la décision de faire une autre revue, est en
devenir depuis sept ans; ce qui fait que certains points qui seront abordés
dans la future revue ont été “évoqués” dans la dernière série
d’Invariance.
Les “Eléments pour une
nouvelle dynamique” n’ont jamais été rédigés parce qu’ils
étaient trop contradictoires, voire incohérents, étant donné qu’ils
cherchaient à intégrer des affirmations fondant une représentation découlant de
la rupture qui donne naissance à la III° série et des ébauches d’une
autre représentation liée à une rupture de peu postérieure, plus profonde et
plus difficilement extériorisable, sans une foule de recherches et de
réflexions préalables. On pourrait avoir une idée de ce que l’on visait
lorsqu’on a voulut écrire ce texte, en lisant: “Thèse
provisoires”, in Invariance série III, n°4.
La phase qui commence en 1975,
telle qu’elle est indiquée dans le n°3 de la série III, p.18 est en fait
terminée. On précisera cela dans “Situation au sein d’un
procès”. Dans tous les cas, il est possible d’indiquer que cette
phase se caractérise par ce que nous avons désigné de façon approximative
(c’est à dire qu’il faudra peut-être trouver une formule plus
adéquate) : la mort potentielle du Capital.
Ètant donné que depuis quelques
années nous indiquons que les devenirs des diverses humanités conduisent à des
impasses, nous aurions dû montrer en quoi il en est ainsi, ne serait-ce que
pour mieux délimiter une autre voie de devenir, en laissant de coté pour
le moment, la question de savoir si ce mot convient encore pour désigner le
développement de l’humano-féminité à venir. Ce
sera peut-être abordé dans Emergenza tandis que, dans
la revue à venir, ce sera un acquis, une présupposition.
Le comportement des éléments
ayant produit Invariance a consisté, en règle générale, à mettre en
évidence le pourquoi de l’impasse en précisant en quoi elle consiste
(avant 1968, il consista à déterminer ce qu’était la contre-révolution et
en quoi elle allait jusqu’au bout créant inéluctablement les conditions
de l’émergence d’un nouveau cycle révolutionnaire); à comprendre
l’errance et donc tout le devenir du capital en Occident; à percevoir les
modalités de l’impasse chez les humanités autres qu’occidentales,
afin de débarrasser non seulement du passé, mais d’une représentation
totale qui opère également sur notre présent et sur notre futur car nous sommes
lancés, du moins pour ceux qui persistent dans l’oeuvre entreprise depuis
la parution de la revue, dans une dynamique communautaire, cherchant à vivre ce
qui, faute de mieux pour le moment, a été signifié comme dynamique de vie. Afin
d'initier cette dernière, nous avons été amenés à faire œuvre destructrice,
éliminatrice qui, de ce fait, manque parfois d'analyses, de considérations
exhaustives et, surtout, elle ne comporte pas d’exposé - si ce n'est à
travers le posé d'une différence - de ce que peut être une positivité,
c'est-à-dire le mode ce vivre que nous cherchons à réaliser.
Toutes ces considérations ne
visent en rien à conjurer toute critique mais veulent signifier que le choix de
notre attitude, qui tend à une réalisation en dehors de ce monde, a imposé, par
défaut de temps, un non approfondissement, dans l’exposé, qui sera
momentané. Ce qui comptait avant tout pour nous c’était d’éliminer
des obstacles. Cette élimination nous a permis de concrétiser la décision de
"quitter ce monde".
Nous avons dénoncé la
thérapeutique sous toutes ses formes – en tenant compte que les premiers savants-philosophes furent des médecins descendants
probables des shamans et éléments similaires; ce qui veut dire que la médecine
est la mère de toutes les thérapeutiques. Elle est un des fondements de
l’errance. La thérapeutique est une intervention qui, en définitive,
éloigne de plus en plus l’espèce du cycle de la vie dans le cosmos.
À différentes reprises les êtres
humains ont essayé d’enrayer cette dynamique thérapeutique et de laisser
faire la nature. Actuellement il n’est plus possible d’envisager
purement et simplement une telle pratique, car il s’agit non seulement de
retrouver une continuité avec la nature mais de régénérer cette dernière.
En conséquence la solution au
problème de l’intervention (et donc de la volonté) en liaison avec le
déterminisme cosmique est fondamentale pour que s’épanouisse une nouvelle
dynamique de vie, d’autant plus que, comme on l’a maintes fois
exposé, il ne s’agit plus de raisonner en fonction de notre seule espèce
mais en fonction de tout le phénomène-vie.
En ce qui concerne les critiques
qui nous ont été adressées, il est indéniable que certaines contiennent des
remarques intéressantes, mais elles sont, en général, trop inspirées par un racketisme pour pouvoir être prises en considération. En
effet, elles ne visent qu’à diffamer, en catégorisant, d’une façon
qui se veut infamante. Que certains veuillent à toute force nous instaurer
petits-bourgeois, paumés des classes moyennes, paumés parce qu’isolés,
etc., cela ne nous concerne pas. Cela reflète seulement le désir de nos
critiques de se situer et de s’exhiber révolutionnaires authentiques et
leur inquiétude de ne pas être reconnus en tant que tels.
Il faut espérer qu’ils se
rendront compte que cette dernière n’a plus raison d’être puisque
le phénomène révolution est désormais fini, ce qui implique également (sans
découler uniquement de cette constatation) qu’ils réfléchiront sur le
problème de l’intervention et sur la nécessité de mobiliser, diriger,
conseiller, etc., les autres. Dès lors ayant perdu cette mauvaise inquiétude,
ils seront à même de réaliser leur œuvre humaine.
La cessation de la parution de la
revue ne devrait pas s’accompagner de celle de tout contact avec qui le
désire. En conséquence, je rappelle la nouvelle adresse. Mars 1983
*
* *
Série IV : Pour présenter la
série IV, nous avons publié au début du n°1 le texte suivant, daté de janvier
1986.
En mars 1983, dans le texte:
" Invariance, points de repère : 1968-1980", nous déclarions que la
revue cessait de paraître et affirmions la nécessité d'en produire une autre
ultérieurement. Toutefois la réalisation de cet objectif impliquait,
préalablement, de structurer de façon rigoureuse une coupure radicale avec le
passé. Or, d'une part, ceci n'est pas pleinement réalisé et, d'autre part,
l'exigence d'une publication se fait à nouveau sentir. En conséquence nous
avons décidé de continuer Invariance en créant une quatrième série qui durera
probablement environ deux ans au cours desquels la maturation se renforcera, ce
qui permettra d'exposer de façon cohérente et percutante la coupure que nous
avons réalisée.
Nous ne poursuivons pas la
publication afin d'exhiber ce que nous faisons et donner des leçons, mais pour
témoigner d'une option dynamique fondamentale et chercher l'aide et une union,
comme nous le fîmes en l968 en lançant Invariance. À ce propos, nous pouvons
affirmer que nous avons, alors, atteint notre but parce que nous avons
rencontré des hommes et des femmes qui nous ont aidé, non pas dans une
dépendance, mais dans une relation totale, parce qu'ils ont apporté une contribution
fondamentale sans laquelle ceux qui décidèrent la publication d'Invariance
n'auraient pas été en mesure de comprendre, par exemple, la fin du procès
révolution ni celle du capital, et auraient été inaptes à réaliser une union,
certes très réduite, mais anticipation de celle bien plus vaste à venir.
Nous sommes lancés dans un
devenir qui rend possible le surgissement d'une solution pour l'espèce qui est
assaillie - tout comme l'individu - par un phénomène de repli sur soi. Un solipsisme
généralisé fondateur de folie et de rackets la guette.
Qu'il y ait une multitude de
pièges pouvant nous faire tomber dans une dynamique rackettiste,
c'est évident. Mais vivre n`est pas uniquement accepter le risque - puisque
vivre c'est risquer mourir - c’est avoir la certitude irréfragable qu'en
dépit de tout obstacle, de toute errance, on atteindra le but : la réalisation
de la communauté fémino-humaine.
Rêve, foi, espérance, progrès, problématique
de la mort comme anti-vie, sont des thèmes de l’errance, des stéréotypes
de la non-vie; seule cette assurance totale enracinée
dans le devenir global du procès de vie terrestre, inclus dans celui de
l'intégralité du cosmos fonde la dynamique vitale que nous entreprenons et que
nous voulons exposer dans Invariance, dont l‘autre nom est certitude.
N°l : Prélude
Émergence de Homo Gemeinwesen
l. De la vie - Catastrophes -
continuité et discontinuité
2. Acquisition de la station
verticale
3. Rééquilibration par le toucher
4. Le langage verbal
5. Le feu
6. Le déverrouillage des zones
préfrontales
Gloses en marge d'une réalité II
N°2 : Prélude
Émergence de Homo Gemeinwesen
7. La chasse
Gloses en marge d'une réalité III
N°3 : Émergence de Homo
Gemeinwesen
8. La formation de la communauté abstraisée: l’État
8.l. Prémisses
8.3. L'agriculture
Gloses en marge d’une
réalité IV
N° 4: Émergence de Homo
Gemeinwesen
8.4. Phénomènes intervenant dans
la maturation du devenir hors nature
8.5. La communauté abstraïsée:
l’État
N° 5: Émergence de Homo
Gemeinwesen
9. Le phénomène de la valeur
9.1. Genèse et développement de
la valeur
Gloses en marge d’une
réalité V
N° 6: Émergence de Homo
Gemeinwesen
9.2. L’État et le mouvement
de la valeur
Suite à un oubli
Numéraux spéciaux
Avril 1986 : Gloses en marge d’une réalité I
Septembre 1986 : Évanescence du
mythe antifasciste
Mars 1987 : Le KAPD et le
mouvement prolétarien (article du n°1, série III )
Septembre 1987 : Le développement
du capitalisme (Thèse du n°6, série I, 1969)
Octobre 1988 : Dialogue avec
Bordiga
Décembre 1989 : La révolution
communiste: thèses de travail (Invariance n°6, série I, 1969)
Les articles suivants des n° 7, 8,
9 : "L’écho du temps", "À propos de la question Sartre: de
la validité de l’être", “Emergenza”,
ainsi que les articles parus dans les Suppléments de la série III : "Le
temps des lamentations", "Contre une si longue absence", serons
republiés en une brochure qui permettra de compléter le n° spécial d’avril 1986 et celui de
septembre 1986. Nous publierons dans un autre n° spécial: "Violence et
domestication", paru dans le n°9, 1980, ainsi que "Discontinuité et immédiatisme" paru dans le Supplément de juillet l979.
Dans un Supplément ultérieur nous republierons les lettres qui étaient
primitivement parues dans les Suppléments de la Série III. Enfin dans un autre
Supplément nous republierons tous les textes concernant l'histoire du mouvement
ouvrier, en dehors de "Le KAPD et le mouvement prolétarien". Ainsi le
lecteur aura à sa disposition la plupart des textes publiés depuis 1968. En
effet, nous n’avons pas l'intention, tout au moins dans un avenir
immédiat, de faire reparaître le Supplément de novembre 1968 consacré à deux
textes de Marx, ni "L’autogestion" datant de la même époque, ni
"Dialogue avec Bordiga", 1975. Signalons que la brochure "Le
gauchisme et la grève des PTT" est encore disponible.
En ce qui concerne la série IV
elle se poursuivra tant que nous n'aurons pas terminé "Èmergence de Homo
Gemeinwesen". En outre à l’aide de la rubrique "Gloses en marge
d’une réalité", nous essayerons de caractériser la période que nous
vivons qui est une phase de transition. Pour la société-communauté du capital
la transition s'actualise entre moments de développement peu évolués de son
devenir vers la réalisation de la domination réelle de ce dernier sur tous les
domaines du procès de vie des hommes et des femmes dans des aires déterminées.
Elle opère également depuis 1975 environ au travers de la mort potentielles du
capital d’abord aux USA, en Angleterre, Allemagne, pour se généraliser
dans toute l'aire occidentale et au Japon. Elle s'affirme encore plus
maintenant avec le procès de dissolution en cours qui est surmonté grâce à la
mise en place du monde "publicitaire", monde autonomisé de la
représentation qui permet la séparation-autonomisation
des différents composants et leur coexistence.
La phase transitoire pour nous
est conditionnée par les données matérielles qui nous empêchent de réaliser
concrètement un devenir hors de ce monde et par la nécessité de bien comprendre
le cheminement qui a conduit l'espèce à la situation actuelle (Èmergence de
Homo Gemeinwesen). Notre comportement théorique consiste à nous demander en
quoi l'espèce est allée au bout de son errance, en quoi les possibles de
devenirs créés par sa séparation d'avec la nature s’épuisent à l'heure
actuelle, facilitant dès lors le posé d’un surgissement d'une autre
espèce, à partir effectivement de homo sapiens, devant réactualiser l'union
avec tous les êtres vivants.
La phase ultérieure ne peut
consister qu’en notre entrée dans la positivité de la réalisation d'une
autre communauté, tandis que ce monde connaîtra une dissolution de plus en plus
grande, du sein de laquelle émergeront divers groupements se lançant dans une
dynamique d’issue du monde en place et dont certains se placeront dans
une convergence plus ou moins grande avec notre dynamique, tandis que
d’autres tendront à autonomiser certains moments révolus du devenir
antérieur de l’espèce, ou bien certains possibles limités surgissant du
procès de dissolution lui-même.
En conséquence de la situation
actuelle, nos objectifs sont les suivants:
2. Clarifier toujours plus le
procès de dissolution en acte et les devenirs possibles produits en ordre
séparé, chacun pouvant avoir un intérêt particulier pour le devenir d'une autre
espèce mais qui, utilisé de façon autonomisée en tant que point d'ancrage et de
repli par rapport à la société-communauté en place, ne peut qu'accroître la
décomposition actuelle et renforcer ce qui est établi.
Ces possibles peuvent
immédiatement impressionner hommes et femmes tendant à sortir de ce monde, ce
qui peut les conduire à faire pression sur tous ceux qui sont globalement dans
la même dynamique afin qu'ils s'adonnent uniquement à leur réalisation, et à
favoriser ainsi le surgissement d'un nouvel immédiatisme.
Notre conduite sera de reconnaître la validité de ces possibles et de les
intégrer dans toute la dynamique de réaffirmation de la Gemeïnwesen
dont nous avons montré l'invariance depuis la séparation d'avec la nature.
C'est-à-dire que nous n'abandonnerons pas notre antique comportement pour
soi-disant aller plus vite et être actuels.
Pour préciser ce comportement nous republierons
"Discontinuité et immédiatisme" où nous
avons abordé ce thème à la suite du mouvement de Mai-Juin
1968 et nous l’accompagnerons de "Violence et
domestication" où est affrontée la question de l’intervention.
3. En ce qui concerne notre
dynamique de sortie de ce monde, nous exposerons à nouveau et de façon
amplifiée la nécessité de rompre avec toute forme de dépendance pour parvenir à
une participation à la communauté basale, comme à celle totale de la biosphère
et, par delà celle-ci, au cosmos, sans qu'il y est solution de continuité entre
ces divers ensembles. Ce n’est que par la participation que le fameux
problème des limites peut être éliminé.
Concrètement cela implique un
abandon de plus en plus prononcé de l'activité telle quelle se déploie dans ce
monde, où elle est pulvérisée à l’extrême. À ce propos il ne
s’agira pas pour nous de réunir ce qui a été divisé, un peu comme
l'envisageait Marx quand il évoquait le dépassement de la division du travail
dans la société communiste. Il faudra retrouver une activité globale, hors de
celle actuelle et au sein de laquelle s’affirme le procès du parfait.
Dans ce cas tout membre de la communauté accomplit toutes les phases d’un
procès donné. Il est donc toujours en présence de la perfection, c’est-à-dire
de la réalisation d’un tout, et non simplement affronté à un moment
particulier plus ou moins autonomisé de celui-ci, ce qui engendre - à quelque
niveau valorisé que ce soit, la hiérarchisation valorisante accompagnant
inévitablement la fragmentation - une insatisfaction, une frustration par perte
d’une jouissance globale.
Il est évident que
l’activité ne s'effectue pas dans la séparation, en conséquence tout
membre de la communauté peut a n’importe quel moment donné opérer avec
les autres membres qui peuvent si c'est nécessaire l'aider à porter à bout
l'activité entreprise. Ceux-ci n'opèreront jamais sur des fragments d’un
procès, mais sur sa totalité. On doit noter qu'à l'heure actuelle ce qu’on
appelle entraide est le plus souvent la mise en place d’une prothèse pour
surmonter la division du travail et la spécialisation des individus qui
implique leur mutilation. Etant donné qu'il s’agit d'une prothèse, il
peut y avoir substitution (ce qui est d’ailleurs en rapport avec la
dynamique de transformation de l’inné en acquis) par une machine et
production, en conséquence, d'un monde de plus en plus mécanisé.
La réalisation d'une telle
activité participante nécessite la formation d’un cerveau communautaire
et donc la fin de toutes les séparations.
Plus globalement, il s agira de
se mettre en continuité avec le cosmos en son entier tout en effectuant la
réflexivité qui a toujours eu tendance à s'affirmer de façon privilégiée à
travers notre phylum. A ce moment-là les divers sentiments posés en tant qu
universaux moraux, comme l’amour, apparaîtront bien comme des prothèses
nécessaires pour réimposer un minimum de continuité sans laquelle aucune forme
de convivialité humaine n’aurait pu se maintenir.
Le procès de dissolution de la socièté-communauté du capital fera clairement apparaître la
réalité de tout ce qui a été produit au cours de millénaires afin de maintenir
uni ce qui inexorablement était divisé. Par là il permettra de mieux comprendre
qu'il faut d’entrée envisager une activité intégrale synergique avec l’ensemble
du cosmos.
N° Spéciaux
Juin 1990 : Origine et fonction
de la forme parti, 1961 (Invariance série I, n°1, 1968)
Octobre 1991 : L’écho du
temps, 1980
Novembre 1991 : Violence et
domestication, 1980
Décembre 1991: À propos du mouvement
prolétarien, 1991
Janvier 1992 : Les textes de
la gauche communiste d Italie
Cette brochure comprend 3
fascicules totalisant 427 pages. Elle contient tous les textes de ce mouvement
qui avaient été précédemment publiés dans les n° d'Invariance de la première
série actuellement épuisés.
Avril 1992 : Sul
filo del tempo I
Ces brochures contiennent la
traduction des articles que Bordiga écrivit à partir de l949, d'abord dans Battaglia comunista puis dans il
programma comunista. D'autres brochures seront
nécessaires pour parvenir à en réaliser la publication intégrale.
Juillet 1993: Naturiens,
végétariens, végétaliens et crudivégétaliens dans le
mouvement anarchiste français (1895-1938)
Août 1993: Œuvres d’Ottorino Perrone[1]
Cette brochure contient également
deux articles de Hennault (dirigeant de la Ligue des
communistes internationalistes de Belgique qui participa à la publication de
Bilan sans faire partie de la fraction) nécessaires pour comprendre les prises
de position de Ottorino.
Nous avons en outre produit des
brochures non diffusées en librairie parce qu'elles ne peuvent intéresser que
ceux qui veulent vraiment connaître tout ce qui concerne le devenir des
producteurs de la revue Invariance. Il s'agit de:
Communauté et devenir: Textes de
1957 à 1965
Cela comprend deux fascicules,
valant 50 et l5f, contenant des articles parus dans "Programme
communiste" et "il programma comunista"
ou non parus parce qu’ayant été refusés par la direction de la revue,
ainsi que des ébauches d’étude de plus ou moins vaste ampleur. Ces textes
témoignent de ma position à l'intérieur du Parti communiste internationaliste
puis international.
Une brochure contenant des textes
qui auraient dû faire partie de "La révolution communiste: thèses de
travail". Elle comprend surtout la suite de "La mystification
démocratique" avec des travaux préparatoires. Le tout est précédé d'une
introduction: «À propos de "La révolution communiste: thèses de
travail"», 1969. Le coût de la brochure est de 50f.
Une brochure contenant le
compte-rendu des réunions, effectuées après notre sortie du parti communiste
international en 1966, très exactement au cours des années 1968 et 1969.
Cette publication nous a semblé nécessaire pour mettre en évidence comment s’est constitué le corpus théorique qui fut exposé dans la série I d’Invariance et pour montrer que jamais ne s’est posée la question de l'affirmation d’un groupe Invariance, a fortiori celle d’un groupe communiste international.
De multiples difficultés nous ont
empêché de publier, en dehors des n°spéciaux, plus d’un n° d’Invariance
par an. En conséquence la rédaction et la parution de la partie restante
d’ "Émergence de Homo Gemeinwesen" accusent un certain retard
qui va encore s’aggraver du fait que de nouvelles activités se sont
imposées à nous. Citons tout particulièrement celles liées à la fondation de l
association: "Régénérer la nature" (cf. présentation en annexe).
Ce retard est assez ennuyeux car
il remet en cause la réalisation d’un certain corpus théorique qui nous
semble absolument nécessaire pour "traverser" la période de
transition dans laquelle nous sommes engagés. En effet, "Émergence de Homo
Gemeinwesen" est seulement le prélude à une présentation d’un
devenir positif pour tous ceux qui veulent sortir de ce monde ou qui
entreprennent de le faire.
En revanche cela n’a pas
grande importance en ce qui concerne les événements immédiats, particulièrement
ceux concernant les pays de l'Est européen, de l’ex-URSS ou de l'aire
arabe (Irak, Iran surtout). Nous avons signalé ce qui était déterminant dans
"Émergence et discontinuité" (19.12.89) et dans "Gloses en marge
d’une réalité". Rappelons que nous considérons qu’il n'y a pas
eu de révolution et qu’aucun phénomène nouveau n’est apparu. Á ce
propos l'essentiel concernant le devenir de l'ex-URSS fut déjà affirme en l956 dans
le "Dialogue avec les morts" de Bordiga. Cependant, et c’est le
plus important, à l’échelle mondiale, on a eu le dévoilement du conflit
fondamental: celui entre Homo Sapiens et la nature (biosphère).
Rappelons également que nous
insistons sur le fait qu’on assiste à un vaste mouvement de dissolution
(cf. Émergence et dissolution) qui affecte tout particulièrement
l’ensemble économico-social qui fut édifié en
réponse à la vague révolutionnaire des années 20. En termes classiques anciens
on pourrait dire que la contre-révolution va jusqu’au bout. Le
démembrement de l’ex-URSS, celui de l’État providence,
l’autonomisation de la banque, les privatisations multiples, etc., ne
sont que diverses expressions de ce phénomène.
En conséquence c’est
rétrograder que d’analyser en détail et de façon suivie ce qui se déroule
dans l'Est européen et dans l'ex-URSS. C'est encore être victime de l’immédiatisme. Á propos de ce dernier nous convions le
lecteur à se reporter à ce qui a été exposé dans "Discontinuité et immédiatisme" et repris dans "Épilogue au
Manifeste du Parti Communiste, l848".
Le procès de dissolution en acte
peut-il également dissoudre le vaste corpus théorique édifié par le mouvement
prolétarien, auquel nous nous rattachons, auquel nous sommes lies, qui fonde
nos racines. En fait il provoque l’élimination des parties caduques et
renforce l’invariance de la visée, du but, et l'importance du programme.
Nous subissons depuis plusieurs années un affaiblissement immédiat par
évanescence du sujet de la transformation à opérer : le prolétariat, et du mode
selon lequel celle-ci devait s’effectuer: la révolution. En revanche nous
avons un renforcement théorique immédiat ne serait-ce qu’à cause de la
vérification d’un certain nombre de prévisions marxistes: généralisation
du capital, de la misère-insécurité, élimination ou
subordination au capital de tous les idéaux (équivalents généraux) comme la
justice, la liberté, etc. Ce renforcement est, pour le moment, seulement
potentiel mais il s’actualisera dans un proche avenir.
C'est ici qu’intervient à
nouveau notre anti-immédiatisme. Celui-ci, en
filiation avec celui de Bordiga, nous conduisit dés le début des années 60 à
énoncer l’affirmation: il ne faut pas se laisser enfermer dans
l'opposition capitalisme-communisme.
L’antagonisme, plus ample selon nous, obligeait à tenir compte de tout le
devenir de Homo sapiens. Les évènements actuels nécessitent justement
qu’on réfléchisse sur ce qu’on a nommé l’errance de
l’humanité (1973). Cette réflexion permet de comprendre que la pratique
pour réaliser le but: l’accession à la communauté, n’était pas
adéquate, péchant par immédiatisme, ne tenant compte
que des possibles immédiats (existence du prolétariat par exemple donc du heurt
des classes, non fondation de l’enracinement de ce heurt dans une
dynamique plus vaste, concernant l’opposition entre hommes et femmes,
entre Homo sapiens et la nature, etc.).
La plupart des théoriciens se
sont laissés piéger par les données historiques, par la perception que le but
était proche, prêt à être atteint. Ils n’ont pas pensé que si la défaite
survenait il faudrait battre en retraite. Or pour qu’une retraite soit
efficace il faut qu’elle soit à même de préparer la phase de reprise.
Celle-ci ne peut être affrontée avec un bagage théorique identique à celui qui
a été utilisé pour affronter le conflit où l'on a été battu. Il y a forcément
des données caduques. Ce qui génère la nécessité de comprendre à la racine ce
qui met en mouvement hommes et femmes ...
Or la défaite est totale,
irréversible: le prolétariat a été battu (1919), intégré, puis de plus en plus
éliminé.
La disparition du prolétariat
implique-t-elle la caducité du projet communiste, l’inanité de la
recherche de former une communauté humano-feminine
intégrée en la nature?
La réponse que nous donnons
apporte un complément à ce que nous avons indique dans notre étude parue sous
le nom de "Épilogue au Manifeste du Parti Communiste 1848". Elle
consiste en ceci : la recherche de la communauté est une donnée constante dans
le devenir de l’espèce depuis quelques milliers d’années, le
programme communiste traçant le plan de vie de cette dernière exprime une
exigence impérieuse la concernant en sa totalité. Le communisme naquit en tant
que projet de l’espèce, en étant la dissolution des énigmes (Marx).
Avoir lié indissolublement la
réalisation d’un tel projet a l’action d une classe bien déterminée
- même si elle avait un caractère universel qui lui conférait la potentialité
de le réaliser - a constitué une forme d immédiatisme.
Maintenant que cette classe, le
prolétariat, a été battue, intégrée, puis dissoute dans la société communauté
actuelle, le projet demeure: invariance. Nous ne parlons plus de communisme
(nous avons déjà expliqué pourquoi). Nous affirmons la nécessite de
l’instauration d’une communauté humano-feminine
intégrée dans la nature. Le contenu essentiel demeure inchangé.
La disparition du sujet de la
transformation, donc de la réalisation du projet va de pair avec la fin du
procès révolution. On n a pas a chercher un autre sujet révolutionnaire
(préoccupation importante au cours des années soixante et soixante-dix). Ceci
nous permet d’ailleurs de ne plus nous laisser piéger par
l’opposition interieur-extérieur, sujet-objet, etc. En conséquence il n’est pas
question non plus de dire que l'espèce deviendrait un tel sujet. Tout
d’abord Homo sapiens se dissout dans la société communauté actuelle; elle
subit effectivement un procès de dissolution dont nous avons parlé, procès de
dissolution qui concerne également toutes les productions de ce dernier et nous
avons montré que ce phénomène affecte aussi la dimension biologique de
l’espèce; ce qui se traduit en particulier par un accroissement du nombre
de ce que les médecins nomment maladies. La réalisation de ce projet est
indissolublement lié à la genèse d’une autre espèce: Homo Gemeinwesen,
et le tout ne peut s’effectuer que si simultanément la nature est
régénérée.
Nous tenons à bien faire
remarquer qu’en affirmant cela nous maintenons la continuité avec le
mouvement prolétarien, c’est-à-dire avec l’ensemble des hommes et
des femmes (prolétaires ou non) qui opérèrent en pensant que le projet ne
pouvait être réalisé que par le prolétariat. En effet nous ne faisons qu’exprimer
sous une forme radicale, expurgée de tous les compromis avec les traditions
diverses, le programme, le projet communiste. C’est une démarche que nous
avons initiée depuis de nombreuses années par exemple en ce qui concerne la
question de la démocratie, de la communauté, etc. En outre l'œuvre de Bordiga
constitue le moment charnière entre celui de l'affirmation originale du projet
et celui où nous produisons cette affirmation. En effet c’est lui qui
plus que quiconque - avec une puissance extraordinaire - a mis en avant la
dimension de l’espèce tout en affirmant la nécessité de
l’intervention du prolétariat, en même temps qu il a montré a quel point
cette classe était assujettie au système capitaliste. Nous avons plusieurs fois
mis en évidence la critique implacable qu’il fit de cette dernière et
souligné les invectives qu’il lui lança.
Précisons. Dans
l’œuvre de Bordiga apparaît de façon puissante et prépondérante la
dimension de l’espèce. Elle est certes très opérante en la pensée de
Marx, mais elle est comme secondarisée par l'importance immédiate accordée au
prolétariat. En revanche on a presque le phénomène inverse chez Bordiga. Ainsi
en restant cohérent avec son comportement théorique, nous pouvons dire qu en
réalité nous n’avons subi aucune défaite. En effet Bordiga parlait
toujours d'une espèce libérée du mercantilisme, des divers préjugés bourgeois,
de l’emprise du mouvement de la valeur et du capital. Or s’il est
clair qu’Homo sapiens s’est laissé piéger dans son devenir hors
nature, l’espèce qui doit accomplir ce dont rêvait Bordiga doit encore
émerger. Ce n’est que si cette émergence est irrémédiablement enrayée que
nous pourrons en définitive nous considérer battus et supposer que la parabole
d’une telle émergence puisse s’accomplir en un autre monde dans le
vaste univers.
Nous affirmons la continuité
fondamentale du programme communiste et nous rompons totalement avec l'immédiatisme qui affectait ses défenseurs.
Le fait de ne pas avoir accepté
de raisonner uniquement en fonction de l’opposition capitalisme-communisme
a permis de saisir le phénomène du communisme mystifié, celui du socialisme en
un seul pays dans ses diverses variantes, de comprendre que les
caractérisations qui déterminent le communisme selon Marx sont insuffisantes
pour définir la communauté à venir, ce qui ne nie pas la continuité entre ce
dernier et nous.
Il est bien évident que sans une
telle prise de position nous n’aurions pas affirmé en 1974 : il faut
quitter ce monde; de même qu’il nous aurait été impossible
d'individualiser la mort potentielle du capital.
En ayant évité de nous rendre
dépendant d'un moment historique donné nous avons pu opérer hors ce monde et
être en état de continuer à affirmer le programme de l'effectuation de la
communauté, de l'être vivant en tant que Gemeinwesen des hommes et des femmes.
En effet nous avons mis en évidence qu’on ne devait pas raisonner
uniquement en fonction de Homo sapiens, d’autant plus que cette espèce
est parvenue au bout de son cycle de vie, mais en fonction de tout le phylum
qui au sein du phénomène vie tend a l’accession à la réflexivité ce qui
implique de tenir compte de l’immédiateté de tous les êtres vivants.
Cette non dépendance nous a rendu
aptes à constater que le phénomène capital n’est plus celui qui détermine
de façon univoque l’évolution de la communauté-sociéte
en place. Nous avons montré qu'au cours des années quatre-vingt le mouvement
politique dirigé par Reagan et Thatcher a tenté de redonner vie au capital dans
les pays ou celui-ci avait été en définitive absorbé, intégré dans le mouvement
d’autonomisation de la médiation qui triomphe pleinement de nos jours.
Dit brièvement, on peut affirmer que le devenir de séparation de l’espèce
par rapport à la nature a nécessité un procès de représentation faisant
intermédiaire entre les deux. Grâce au phénomène de la valeur, puis à celui du
capital, la séparation a été portée à bout et, nous l'avons montré sur la base
même des remarques de Marx, le capital s’est à la fois réduit et amplifié
en devenant représentation. En même temps le travail salarié, l’autre
face du phénomène capital, s’évanouit comme cela se révèle pleinement de
nos jours. La dissolution du travail salarié est le moment final de l’arc
historique ou le travail fut opérant (et la production déterminante) : activité
de transformation de la nature, en même temps qu’activité d’assujettissement
d une classe sociale à une autre.
Dès lors que capital et travail
salarié disparaissent que reste-t-il sinon le phénomène d’autonomisation
de l’intermédiaire, de la médiation, c'est-à-dire de la représentation
réalisée. Cette autonomisation exprime que Homo sapiens s'est laissé piéger par
son propre procès de connaissance. En termes anciens on pourrait dire qu-il
s’est totalement aliéné à celui-ci; autre façon de dire qu'il est aliéné
parce qu il a rompu tout lien avec la nature. Ses référents et ses référentiels
ne peuvent être qu’abstraits, artificiels, produits d une élaboration
culturelle laquelle se parachève comme nous l’avons dit en une
représentation totalement autonomisée. Pour que ceci parvienne jusqu'au bout il
faut que simultanément s’enclenche la dissolution généralisée de ce qui a
été édifié au cours des millénaires.
On doit cerner toutes les
conséquences de l’autonomisation de la représentation. Celle-ci ne l’oublions
pas est la prothèse reliant Homo sapiens à la nature, au cosmos. En effet le
mouvement de séparation entre ces derniers permit le devenir de la valeur, puis
celui du capital; devenir qui permit de maintenir un lien entre ce qui se
séparait; et ceci parce que finalement la valeur et le capital sont des
phénomènes contenant en eux la dimension de la représentation ce qui donnait à
l’espèce la possibilité, dans les lieux où ces mouvements prenaient
naissance et aux individus opérant au sein de ces mouvements de se positionner,
de se situer. Á ce propos nous sommes conduits à dire que tout phénomène - tant
que nous opérons au sein d’une dynamique de représentation - a une
dimension matérielle, énergétique et représentationnelle (l'information n'étant
qu’une donnée élémentaire de la représentation). En outre ces dimensions
tendent à s'autonomiser pleinement à l’heure actuelle. Or ce phénomène
est en germe dés l’acquisition du langage verbal. Donc cela pose la
question d’un autre positionnement de l’espèce dans la biosphère et
le cosmos. De même que les découvertes en astronomie et en astrophysique
mettant en évidence un univers plus vaste que ce que l’on pensait et des
phénomènes que l'on peut analogiquement décrire selon des critères biologiques,
imposent une approche diverse de la situation de l'espèce par rapport au
cosmos. En anticipant nous pouvons affirmer que seule la participation qui
implique le rejet de toute dichotomie de type intérieur-extérieur,
matière vivante-matiére inerte, etc., peut positionner
notre phylum dans ce dernier. En conséquence nous ne devons pas nous limiter à
affronter les questions incluses dans le domaine économico-social
(ce serait de l’immédiatisme), mais aussi dans
celui des relations entre l’espèce et le cosmos.
Autrement
dit, et nous avons
longuement insisté là-dessus, le mouvement de la valeur puis celui du
capital,
ont permis à Homo sapiens de sortir de la nature, de s’en séparer. Nous
sommes parvenus à la fin de ce procès. Le capital dés lors disparaît
en tant qu'opérateur. Seule demeure la médiation qui est représentation
autonomisée. C’est celle-ci qui se pose maintenant en tant que réalité.
En conséquence, il y a également évanescence de la représentation (en
tant que
mouvement) qui impliquait l’existence d’une séparation entre la
chose représentée et celui à qui cette représentation était nécessaire.
Nous
arrivons à la réalité virtuelle.
Affirmer ainsi l'importance de la
représentation dans le développement du mouvement de la valeur et celui du capital
revient à dire que le procès de connaissance est déterminant dans le mouvement
de séparation de Homo sapiens vis-à-vis de la nature. D'ailleurs nous avons dit
que ce qui caractérisait Homo sapiens c'était justement ce procès de
connaissance parce que c'est ce dernier qui permet de se déterminer et de se
positionner dans et, surtout ultérieurement, par rapport à la nature.
Sortir de la nature impliqua de
perdre les représentations stables que celle-ci offrait et qui étaient perçues
dans leur immédiateté (participation). En conséquence vint à surgir une
situation d’insécurisation. Pour retrouver une
stabilité sécurisante il fallut produire des référents sociaux stables, de même
pour les référentiels; d'où le posé de l’immutabilité de l’or, du
cosmos, de dieu. Alors l’espèce atteignit un certain équilibre. Elle se
donna des limites qu'elle ne voulut pas franchir afin de ne pas altérer ce
dernier, d’autant plus qu’il était conditionné, dans certaines
zones du globe, par le phénomène de la lutte des classes.
Le triomphe du capital avec sa
domination réelle sur la société et son dépassement des limites remit tout en
cause. Là encore le procès de connaissance est intervenu pour stabiliser,
sécuriser l’espèce avec diverses théories dont les plus récentes concernent
le chaos, les ensembles flous, etc.
Cependant, nous l'avons indiqué,
la médiation autonomisée se posant comme réalité immédiate (comme cela se
vérifie avec la virtualité) abolit la représentation. Ce faisant il y a
évanescence du procès de connaissance fondé sur cette dernière; d’où l’escamotage
de l’espèce elle-même, comme il y a un escamotage de la terre (culture
hors-sol), de la femme (fécondation in vitro avec en perspective la réalisation
de bébés éprouvettes), du cerveau (intelligence artificielle), le spectacle
sans acteurs réels, etc. Cette élimination de l'espèce séparée de toute réalité
concrète entraîne sa dégénérescence qui s’exprime au mieux dans sa perte
d'innéité qui, à son tour, signale la perte de bases, de racines, de fondements.
La transformation de tout inné en
acquis a rendu les hommes et les femmes dépendants des prothèses et tend à
araser leurs aptitudes. D’où alors la nécessité de produire d'autres
prothèses. L’une des plus recherchées à l'heure actuelle est la méthode.
Lorsque certains disent : il ne faut pas seulement que les hommes apprennent,
il faut qu'ils apprennent à apprendre, il y a la reconnaissance implicite que
les hommes ont perdu leur aptitude innée à apprendre. En conséquence on doit
trouver des méthodes générant des capacités aptes à compenser la perte.
Revenons sur notre constat en
tenant compte qu'étant donné que nous sommes au sein d’un procès de
dissolution, il serait nécessaire d'apporter régulièrement des précisions. Ceci
conditionne en partie la forme de notre exposé qui est une spirale. En effet
étant donné que c’est à travers divers phénomènes présentant une
continuité entre eux et affectant au fur et à mesure que l'on se rapproche de
notre époque un nombre de plus en plus élevé d`homme et de femmes, que se
réalise la sortie de la nature, et ce avec une production matérielle et
immatérielle toujours plus démesurée, il semble qu’on revienne au point
de départ (on aurait alors un cercle) parce qu'il y a intégration des
discontinuités comme il y eut intégration des contradictions. En fait on se
retrouve plus haut dans l’espace. En conséquence pour exposer ce
phénomène nous revenons sur ce que nous avons dit mais en intégrant chaque fois
les données nouvelles. La société communauté du capital va se développer ainsi
dans une spirale toujours ascendante toujours plus vaste. Seulement par suite
du phénomène de dissolution que nous avons essayé de mettre en évidence, la
courbe enveloppe, la spirale aura de moins en moins la possibilité de
sous-tendre l’ensemble des divers procès se dissociant. De telle sorte
que, comme Bordiga, nous ne concevons pas une phase de décadence qu’on
pourrait représenter par la branche descendante d’une sinusoïde. En
revanche à la place de la cuspide bordiguienne,
j’utilise la spirale qui a l'avantage de faire ressortir ce que nous
avons appelé l'échappement du capital. En outre plus la spirale s'enfle plus on
sent qu’on ne peut pas opérer à l’intérieur d'elle. Il faut s'en
échapper, entreprendre une autre dynamique qui ne sera pas figurable par une
spirale abstraïsée du milieu qui l’a engendrée. En conséquence surgira un
autre type de procès de connaissance.
Le phénomène capital est terminé
et avec lui le travail salarié. D'où la fin de la production comme il y eut
celle de la cueillette. Ce faisant l'espèce est sortie de la nature qui a été
terriblement dégradée, ne persistant que de façon fragmentaire à
l’échelle de la planète. Homo sapiens s’abolit dans son errance. En
effet s'étant séparé de la nature, son procès de connaissance ne fonctionne
plus qu’à vide. Il n’y a plus d'objet d’investigation
fondamental qui était celui de justifier et de surmonter la séparation. De la
découla la recherche de la mise au point de toutes sortes de prothèses.
Maintenant - nous l’avons dit- ce sont elles qui dominent avec la
réalisation de la troisième nature : la réalité virtuelle. Ce procès fonctionne
à vide parce qu’il n'opère plus que dans la sphère de la justification de
tout ce qui a été fondé par le mouvement de séparation, tout ce qui se crée par
la combinatoire. D’où la perte de toute perspective globale et même du
but originel de l’effort cognitif.
Tout le devenir, brièvement
exposé, met en évidence que ce fut encore de l’immédiatisme
que d’avoir lié la réalisation du projet communiste à l’affirmation
du procès de connaissance tel qu'il opérait au moment où les révolutionnaires
affrontèrent la question.
Certes Marx avait rejeté les
équivalents généraux: liberté, égalité, justice, de même qu'il avait critiqué,
la représentation bourgeoise, mais sa critique de la science fut fort
insuffisante et demeura ésotérique. Dans une grande mesure il entérina la thèse
selon laquelle la connaissance serait émancipatrice. La lutte contre l’obscurantisme,
forme d’oppression tendant à empêcher toute manifestation autonome des
hommes et des femmes était fondée, mais l’erreur fut de la conduire avec
les armes de ceux qui se substituaient aux hommes du pouvoir en place (les
bourgeois remplaçant les féodaux). D’autant plus que de façon toujours
plus percutante, comme Marx le montra, le pouvoir oppressif n’était plus
effectivement exercé par des hommes, mais par un phénomène anonyme: le
capital. Ainsi c'est encore une fois au moment de la lutte contre le féodalisme
qu’un certain immédiatisme s’imposa. Le
projet communiste ne pouvant pas intégrer un mode de connaissance lié à une
société de classe: la science. En revanche l’utilisation de celle-ci se
présenta comme un moyen de s’affranchir de la classe (la bourgeoisie) qui
l'avait impulsée, propagée.
Nous ne pouvons aborder
l'ensemble de la question ici. Indiquons seulement comment les choses se
présentent actuellement.
C'est au travers du phénomène de
représentation tant sur le plan politique, artistique que scientifique que la
bourgeoisie s’est imposée et, par son intermédiaire, le mouvement du
capital. La perte d’essentialité de la représentation tant sur un plan
pratique que théorique correspond, rappelons-le, à la victoire totale du capital
: représentation autonomisée, se posant en tant qu’immédiateté. Dit
autrement le phénomène médiateur s'est pleinement autonomisé des extrêmes
qu’il médiait et se pose en tant que réalité. Alors le capital apparaît
lui-même comme le dernier support médiatique qui permet au phénomène médiateur
de tout dominer. Or ce phénomène a commencé avec celui de séparation de l’espèce
vis-à-vis de la nature. Donc les extrêmes deviennent évanescents et seule s'impose
la médiation; d'où: destruction de la nature et dégénérescence de l'espèce.
Avec les mondes virtuels tout
apparaît possible et l’on tend à s’émanciper des vielles
thématiques antérieures. Il n’y a plus nécessité d’inhiber ou
d'intégrer. Plus rien n’est subversif. Le risque de révolution a disparu.
Ainsi tout ce qui fut englobé peut à nouveau se manifester en ressuscitant
comme au jour d'un jugement dernier, auquel nous fîmes allusion il y a déjà
quelques années.
Toutefois la virtualité ne peut pas,
pour diverses raisons, s’imposer immédiatement de façon totale sur la vie
des hommes et des femmes. En conséquence, dans ce monde en dissolution, le
réflexe des gens détenant un quelconque pouvoir et partisans de la sortie de la
nature, sera de recourir le plus possibles aux techniques permettant
d’instaurer ou de maintenir, des séparations, des différences afin de
préserver un fonctionnement social hérité de milliers d'années de domination de
groupements humains sur d'autres. Ainsi le phénomène économique actuel est tel
qu'il serait possible de payer les gens à ne rien faire, les rendant
consommateurs solvables et donc agents importants selon leurs propres
théorisations, d'une reprise économique qu'ils désirent intensément. Mais ceci,
pour le moment, est inacceptable car cela constituerait un premier pas vers l’abolition
de la différenciation entre riches et pauvres sanctifiée par tant de
représentations politiques et religieuses.
En ce qui nous concerne nous
n’avons absolument pas à intervenir dans ce procès en essayant
d’œuvrer à abolir les différences car, curieusement, ce serait opérer
dans la dynamique du capital. Nous devons intervenir dans une dynamique
absolument hors des deux mouvements indiqués ci-dessus, en sortant de ce monde
et en régénérant la nature.
Sortir de ce monde implique un
puissant effort de pensée: se représenter la totalité du devenir, percevoir le
futur (le créer). Toutefois nous ne
pensons pas que l'acte réflexif en lui-même soit suffisant si l’on
n’emprunte pas une autre dynamique de vie. Tous deux nécessitent un acte
de volonté fermement décidé requis impérativement par le devenir de la nature
mise en danger par celui de Homo sapiens.
Dans un monde en dissolution,
plus rien ne tient; les boussoles sont prises de folie (Bordiga), les dogmes
volent en éclat; d’où la propension à faire n’importe quoi pour
exhiber une solution: immédiatisme.
Encore une fois ce procès de
dissolution n’affecte pas le corpus théorique auquel nous adhérons. Il
provoque seulement l’élimination de tous les éléments étrangers qui lui
avaient été ajoutés par suite de divers compromis. Voilà pourquoi nous tenons à
étudier l’histoire du mouvement prolétarien tant des ses composantes
marxistes, qu'anarchistes, ou autres, afin de mettre en évidence toutes les
données fondamentales surgies de divers horizons.
Notre investigation historique
concerne également tous les mouvements antérieurs à celui du prolétariat qui
s'opposèrent à la domestication. Cela nous permet de déterminer ce que nous
appelons notre phylum. Ceci ne s’accompagne pas de la mise en place
d’une dichotomie telle que celle qu'établirent les fondateurs de divers
mouvements visant à régénérer, réformer la société en place, comme le
christianisme ou l'Islam.
Pour nous il ne peut pas y avoir
- même en tant que symboles - d'enfer, ni de paradis. Il y a seulement des
hommes et des femmes avec qui nous nous sentons en filiation et d'autres pas.
En ce qui concerne Marx, nous
avons insisté à diverses reprises que, dans les Grundrisse, il émet souvent
l'hypothèse que le capital peut échapper à ses contradictions, dépasser les
limites, etc. Cependant il pensait toujours que le prolétariat interviendrait
avant et détruirait le mode de production capitaliste. Mais la défaite du
prolétariat, son intégration, son élimination ainsi que l'émergence d’un
prolétariat semblable à celui de l’antiquité, c'est-à-dire vivant aux
dépens de la société-communauté en place a facilité l’autonomisation du
capital. Il y a donc caducité totale de la théorie du prolétariat, mais l'investigation
théorique qui permit de dévoiler le devenir du capital et les possibles d'une
communauté humaine dénommée alors communisme, s'est avérée puissamment exacte.
De même que la critique de Marx au système capitaliste demeure pleinement
pertinente comme tous les évènements actuels de par le monde le montrent à
suffisance: accroissement de l'insécurité de la vie; catastrophe généralisée,
même si elle est délayée, etc. En conséquence ce qu’il faut préciser et
réaffirmer c’est la donnée invariante: la tendance à réimposer une
communauté non isolée de la nature, celle à briser la séparation d’avec
cette dernière qui fonde toutes les autres : entre les sexes, les générations,
etc.
Marx, Bordiga et bien d'autres
demeurent sur ce plan-là pleinement valables. Dans notre monde en dissolution,
la revendication et l'affirmation de la part du deuxième d'un vaste corpus
théorique, puissant embrassant l’activité de l’espèce et du cosmos,
permettant d’enraciner ceux qui l’acceptent par l’affirmation
d’une invariance historique sont plus que jamais valables. De même en ce
qui concerne le programme.
Nous devons rassembler tous les
hommes et toutes les femmes des différentes générations qui s'opposèrent au
devenir hors-nature et toutes les espèces pour affirmer l’essentialité du
phénomène vie sur terre ainsi que pour enclencher une dynamique de sortie de ce
monde, point de départ de l’émergence de Homo Gemeinwesen.
Un tel programme présuppose que j’ai (individualité-Gemeinwesen) fondé ma perspective-conception du monde sur tout le phénomène humain et sur tout ce qui l'a permis et le permet.
Régénérer
la nature
Le but de l'association consiste
en la régénération de la nature - dont Homo sapiens fait partie intégrante -
fortement détruite par l'agriculture et l'élevage, la surpopulation et
l'urbanisation sous toutes ses formes, phénomènes liés à l'adoption d'une
dynamique de séparation des hommes et des femme de la nature ainsi qu'à celle
de régimes alimentaires aberrants.
La destruction de la nature, au
niveau de Homo sapiens, s'est effectuée à travers le phénomène de
transformation de tout inné en acquis qui est quantifiable commercialisable; ce
qui a été déterminant pour la réalisation de la société- communauté actuelle.
De façon plus récente, et parallèlement, il y a eu enrayement de l'aptitude
innée de l'espèce à apprendre, aptitude qui se manifeste le plus fortement au
stade juvénile.
En conséquence régénérer la
nature implique non seulement d'opérer de telle sorte toute que toutes les
espèces puissent accomplir leur cycle de vie dont l'intégrale constitue
le phénomène vie en même temps que leur activité coordonnée fonde les moyens
d'assurer la pérennité de celui-ci, mais que l'espèce tende à enrayer la
destruction de ce qui est inné en elle.
Diverses associations de même que
diverses individualités ont abordé certaines facettes du problème de la
régénération mais leur refus ou leur incapacité à aborder la globalité les
amène à être récupérés par le système en place. De ce fait les membres de
l'association Régénérer la nature feront appel aux acquis de ces
associations et des individualités; mais dans la mesure où les travaux de ces
dernières sont parcellaires, ils essayeront de fonder une vaste synthèse
(théorique et pratique) apte à préserver un autre devenir à l'espèce en symbiose
avec toutes les formes de vie.
Une brochure contenant le
programme de l'association sera prochainement éditée.
[1] Ajoutons/
Communautés, naturiens,
végétariens,végétaliens et crudivégétaliens dans
le mouvement anarchiste
français Janvier 1994.
Parti communiste de France – Gorter –Zisly. Février 1995
Textes du mouvement ouvrier révolutionnaire.
1. Mai 1996
Textes du mouvement ouvrier révolutionnaire.
2. juin 1996
Textes du mouvement ouvrier révolutionnaire.
3. Septembre 1996
Textes du mouvement ouvrier révolutionnaire.
4. Octobre 1996
La réalisation de tous les n° à partir d’avril 1992 a été assurée par François Bochet.