INDICATION
Ce texte est
inachevé et le restera.
En définitive nous avons exposé, au cours de plusieurs années, en quoi
le
mouvement de Mai-Juin 1968 a revêtu une importance essentielle dans la
dynamique de la remise en cause de la domestication. Á travers de
multiples
rejouements, sa réabsorption est advenue depuis longtemps. Ne reste,
dés lors,
en sa positivité, que le souvenir d’un moment fugace de mise en
continuité.
Á l’aide de
l’étude du mouvement
prolétarien et de celui du mouvement psychanalytique on visait la mise
en
évidence de l’insuffisance de la perception de ce qui meut hommes et
femmes, de
ce qui les conduit à perpétuellement rejouer, et à réactualiser - après
l’avoir
remise en cause – la dynamique du dominant et du dominé, de la
domination et de
la mise en dépendance, en un mot : la répression.
En ce qui
concerne le mouvement
prolétarien nous avons publié un assez grand nombre de textes qui
peuvent
permettre au lecteur de percevoir notre point d’arrivée. Toutefois en
ce qui
concerne l’apport théorique de celui-ci, c’est-à-dire fondamentalement
l’œuvre
de K. Marx, son étude nous sera encore nécessaire pour une
investigation sur la
genèse du capital afin de déterminer en quoi il se distingue des divers
phénomènes ayant opéré au sein du mouvement de la valeur et, à partir
de là,
étudier sa réabsorption dans la dynamique, opérant déjà au sein de ce
dernier,
conduisant, au mouvement pour le mouvement, à la virtualité. Ainsi il
sera
possible d’atteindre ce que, de façon inconsciente, l’espèce visait en
se
lançant dans un devenir où elle tenta d’échapper à la menace.
L’impossibilité
pour le mouvement
psychanalytique de fonder une dynamique effective de libération et
d’émergence,
en entérinant en fait la répression en acte depuis des
millénaires, se
révèle avec le surgissement de psychothérapies dérivant plus
ou moins
directement de la psychanalyse, ou en opposition à elle. Toutefois on
essaiera
de préciser comment S. Freud a escamoté, l’essentialité du refoulement,
réinstaurant une grande confusion dont on aurait pu sortir grâce
justement à la
mise en évidence de celui-ci, permettant d’accéder pleinement
à la
connaissance de la répression.
En ce qui
concerne les divers courants dont les théoriciens furent originellement
en
contact avec S. Freud, comme A. Adler ou C.G.Jung, leur étude nous met
en
présence d’autres modalités d’escamotage, et nous révèle la complexité
de
l’ontose, de la spéciose
Pour
conclure je signale :
L'essentialité
de Mai-Juin 1968 c'est le surgissement de
la continuité son affirmation au sein de la population mise
en mouvement,
et une déconnection, certes momentanée, vis-à-vis du système répressif
millénaire. Ce n'est pas récupérable tant par ceux qui exercent le
pouvoir que
par ceux qui en sont démunis. C'est cette mise en continuité
qui engendre
la nostalgie (inductrice de l’utopie) parce qu'elle n'est pas perçue,
elle
n'est pas consciente ; or c'est toujours quelque chose qu'on
ne saisit
pas, même intuitivement, qui est le fond de la nostalgie pour ceux qui
aspirent
profondément à retrouver la continuité, ou qui suscite l'horreur du
fait de la
remise en cause de la discontinuité qui fonde leur pouvoir, lequel est
lié à la
mise en dépendance d'un grand nombre par une minorité (rejouement).
Tous les
discours, les divers récits, ont pu être récupérés, détournés,
réactualisés
dans une perspective différente, mais non ce qui fonde la nostalgie qui
est
comme situé hors temps, insaisissable.
Cette mise en
continuité fut un événement imprévu,
spontané. On ne peut pas le recréer; il n'y a pas de recettes pour
atteindre la
continuité. Ce qui s'impose c'est la poursuite d'un cheminement de
l'espèce tendant à se libérer-émerger qui, à nouveau
spontanément, la
retrouvera, en elle, avec, et au sein de tous les êtres vivants,
engendrant une
immense discontinuité qui pourrait à nouveau être dénommée révolution,
ce qui
entérinerait une apparence, une métaphore, génératrice de confusion.
La recherche de la continuité et l’essai d’échapper à la confusion sont au cœur même de la spéciose et de la dynamique de libération-émergence.
Novembre 2008